Résumé de la 3e partie n Malika est amère : le descendant de celui qui a fait torturer son grand-père durant la guerre a été sauvé… Elle est de garde la nuit. Elle hésite un moment puis elle se rend dans la salle de réanimation. Il n'y a personne, ni médecin ni infirmier. Il y a plusieurs malades, certains dorment paisiblement, d'autres sont encore inconscients. Elle n'a pas de peine à retrouver celui qu'elle cherche. Elle s'approche de lui. Il est jeune et, il faut le dire, beau, mais Malika se dit qu'elle n'est pas venue admirer l'ennemi de sa famille ! Mais pourquoi est-elle alors ici ? Elle regarde les fils et les machines auxquels le jeune homme est relié et se dit : «Il suffit de débrancher…» Mais elle chasse aussitôt cette idée de sa tête. «N'ai-je pas honte de penser cela ?» Et elle entend, comme dans un tourbillon, les mots d'un serment qu'elle connaît par cœur : «Tu soigneras tous les hommes sans exception, quelle que soit la couleur de leur peau ou leur religion… Partout où tu iras, tu soulageras la douleur… Tu respecteras la vie, même celle de ton pire ennemi…» Son pire ennemi est cet homme, étendu là devant elle, impuissant, sans force, entièrement à sa merci. Mais cet ennemi est un malade et toute autre considération s'efface devant cet état. Alors, elle se baisse et lui tapote la joue. «Monsieur…» Miracle, il ouvre un œil ! «Où suis-je ? murmure-t-il. — Vous êtes à l'hôpital. Il s'affole. — L'hôpital… ah, l'accident ! Il ferme les yeux, comme pour se remémorer l'accident. — Mon Dieu… — Tout va bien, dit Malika que la pitié commence à gagner. — Mes parents… — Ne vous inquiétez pas, ils vous ont vu, ils sont partis rassurés… — Vous pouvez leur dire que je suis réveillé ? — Ils vont certainement téléphoner…. On le leur dira à la réception. — S'il vous plaît… — Bon, je vais demander qu'on les appelle ! — Vous êtes très gentille… dites-moi votre nom… — Malika, docteur Malika… Il sourit. — C'est un joli prénom… – Maintenant, je vais vous laisser, il faut vous reposer… — Passez me voir plus tard ! Elle hoche la tête et s'en va… furieuse : sans s'en rendre compte, elle a sympathisé avec son pire ennemi… L'ennemi de sa famille ! (à suivre...)