La première Dame argentine, Cristina Fernandez de Kirchner, a été largement élue, hier, dimanche, présidente dès le 1er tour devant une autre femme, la députée Elisa Carrio, qui a reconnu sa défaite, selon des résultats partiels portant sur les 3/4 des suffrages. Si, comme c'est pratiquement certain, les résultats définitifs confirment ce résultat, Mme Fernandez, engagée en politique sous la bannière du péronisme depuis plus de 20 ans aux côtés de son mari, le remplacera à compter du 10 décembre. Elle sera la première présidente élue de l'Argentine mais pas la première chef de l'Etat. Isabel Peron, troisième épouse de l'ex-président Juan Peron avait été investie présidente en 1974 à la mort de son mari, alors qu'elle occupait les fonctions de vice-présidente. La victoire de Mme Fernandez, femme de caractère qui cultive l'élégance, intervient un an après l'élection à la présidence d'une autre Latino-Américaine, la Chilienne Michelle Bachelet. Elue plusieurs fois députée et sénatrice, Mme Fernandez, 54 ans, a déjà une longue carrière politique derrière elle. Avocate de formation, elle avait déjà triomphé il y a deux ans dans la province de Buenos Aires, distincte de la capitale argentine, mais qui représente, à elle seule, près de 40% de l'électorat. Les instituts de sondage s'étaient montrés unanimes en annonçant sa victoire dès le premier tour, tout au long d'une campagne qui n'a guère soulevé l'enthousiasme des Argentins. La victoire annoncée de Mme Fernandez n'a d'ailleurs donné lieu à aucun rassemblement de ses partisans dans les lieux traditionnellement investis par les «porteños» (les habitants de Buenos Aires) en cas de réjouissance.