Problématique n Les anciens détenus ayant bénéficié d'une formation en prison trouvent tout le mal du monde à se réinsérer dans la société. Le problème se pose beaucoup plus pour les femmes. Quelque 23 000 détenus ont bénéficié d'une formation professionnelle, «dans quatre-vingts spécialités», depuis la mise en œuvre de la réforme de la justice, a annoncé, hier, à l'ouverture de l'année judiciaire 2007-2008, le ministre de la Justice et garde des Sceaux, Tayeb Belaïz. Le ministre a précisé que durant l'exercice 2006-2007, 453 détenus ont eu le bac et 735 autres le Brevet d'enseignement moyen (BEM). «Ce résultat, explique-t-il, sanctionne les efforts déployés dans l'élargissement des formations dispensées au sein des établissements pénitentiaires et qui se résument en la création d'un climat favorable et la mise en place des moyens pédagogiques et de loisirs nécessaires». Il a ensuite fait savoir que 9 464 personnes incarcérées ont bénéficié, entre autres, de la liberté conditionnelle, dans le cadre de l'application de la nouvelle loi relative à l'organisation des établissements pénitentiaires et à la réinsertion sociale des détenus. Dans une intervention, M. Belaïz n'a cependant pas évoqué la question du «suivi» des détenus diplômés une fois leur liberté retrouvée. Pourtant, une première opération de ce type a été organisée le 24 octobre dernier par l'administration pénitentiaire. Du matériel de travail, offert par la Programme des Nations unies pour le développement (Pnud), a été remis à une trentaine d'anciennes détenues. «Cette initiative, la première du genre, a pour objectif de faciliter la réinsertion sociale des anciennes détenues à travers leur soutien en matériel. Cela est un prolongement de la formation dont elles ont bénéficié avant leur libération», a indiqué un communiqué du ministère. Le programme portant révision de la politique de la réinsertion sociale des détenus prévoit aussi un volet relatif aux infrastructures. Dans ce chapitre, le ministre a rappelé le projet de construction de 81 prisons «avec des paramètres mondialement reconnus». M. Belaïz ne s'est pas étalé sur l'état d'avancement de ce plan, mais il a fait état de l'urgence de réalisation d'une partie de ce projet. Il s'agit, précise-t-il, de l'édification de 13 établissements pénitentiaires dans un délai prévisionnel de 24 mois. Ces nouvelles structures ont une capacité d'accueil de 19 000 places.