Egalité n Le handicap ne sera plus une raison qui empêchera les citoyens d'avoir recours à la justice. Tout un programme vient d'être tracé par les services du ministère de la Justice afin de permettre aux personnes vulnérables – parmi lesquelles les handicapés, les personnes âgées, les grands malades, les femmes enceintes, les analphabètes ainsi que les femmes et mineurs en détresse – d'avoir accès aux tribunaux et autres juridictions comme toute autre personne. Les grands axes de cette nouvelle stratégie ont été développés au cours d'une journée d'information organisée hier à la Cour d'Alger. La présence du premier responsable du secteur et de pas moins de quatre autres ministres (ceux de la Solidarité, de la Santé, de la Jeunesse et de la Famille) ainsi que du représentant du Fonds des Nations unies pour le développement (Pnud), démontre de l'intérêt porté au projet par les pouvoirs publics. Entrant dans le cadre de la réforme globale et de la modernisation de la justice, le programme consiste d'abord en la mise en place de conditions d'accueil spécifiques pour ces personnes. Ainsi, dans les cours et tribunaux, les justiciables faisant partie des catégories citées plus haut, pourront trouver un guichet d'orientation spécifique animé par des greffiers formés à cette fonction, une unité de soins d'urgence, un espace d'accueil et d'attente, des places de parking qui leur seront exclusivement réservés ainsi que des rampes d'accès pour les fauteuils roulants. L'amélioration des conditions de prise en charge est le deuxième point autour duquel s'articule le programme. Dans chaque juridiction, un personnel greffier spécialisé dans l'orientation et le traitement rapide des dossiers et des demandes sera affecté. De même que des greffiers seront formés en langage gestuel. Les initiateurs prévoient également la mise en place d'équipements (imprimantes et logiciels) pour la transcription en braille des jugements et arrêts et toutes informations d'orientation. Par ailleurs, et dans le souci d'assurer aux nouveaux services une meilleure médiatisation, il est prévu l'organisation d'une émission périodique sur une radio locale animée par des magistrats et des avocats secondés par des animateurs du mouvement associatif ainsi que la réalisation de trois émissions de radio pilote enregistrées sur cassettes à diffuser vers le public concerné. Le ministère compte également élaborer des livres de vulgarisation en arabe, en français et en braille et d'un CD audiovisuel avec traduction simultanée en langage visuel. La diffusion de ces supports sera assurée par les guichets d'orientation, les associations et le réseau de l'association Iqraa, partenaire de l'opération. Trois sites pilotes ont été choisis pour développer le programme : la Cour d'Alger, la Cour d'Oran (avec les tribunaux de Aïn Turk et Arzew) ainsi que la Cour de Constantine. Simultanément, le ministère de la Justice compte concrétiser le principe de l'égalité entre l'homme et la femme devant la loi en initiant un vaste programme visant à permettre un meilleur accès de la femme à l'information juridique.