Constat n 75 espèces ayant un intérêt commercial en Méditerranée et dans le monde ne sont pas exploitées ou sont marginalement exploitées, selon le représentant de l'Ismal. Grimes tire la sonnette d'alarme sur la raréfaction, voire la disparition de centaines d'espèces marines vulnérables, notamment la grande nacre, la patelle géante, l'oursin diadème et le phoque moine. Il déplore «la perte de la productivité des écosystèmes et la chute du stock d'espèces à haute valeur commerciale (mérous, corbs, crevettes, langoustes, langoustines, cigales…) et évoque la dégradation des habitats spécifiques qui perdent régulièrement de leur valeur et de leur fonctionnalité (herbiers, trottoirs à vermets, bourrelets à corallines…), la prolifération d'espèces résistant à l'enrichissement du milieu en matière organique et les eaux colorées et phytoplancton toxique. Les espèces menacées selon sa collègue, Fériel Louanchi, de la même structure sont les oursins, les coraux, le plancton calcifiant, les larves et les œufs de poisson, les espèces calcifiantes exploitées ainsi que les espèces dépendant des espèces calcifiantes. Le risque de disparition d'espèces concerne également, selon Hocine Bellout, président du Comité national des marins pêcheurs de l'Ugcaa, les ressources en fruits de mer et les algues. «Il y a, aujourd'hui un manque flagrant d'oursins, de moules, de haricots de mer et des algues au bord de nos côtes, ce qui prouve que nos côtes sont polluées», citant le cas des espèces de poissons morts et un dauphin rejeté par la mer sur les plages de Mostaganem le mois écoulé, deux tonnes de poissons d'eau douce ayant péri au barrage de Guerouz à Mila au mois de juillet, trois épaves de bateaux échouées sur les plages à Skikda au mois de juin et qui y sont toujours. En outre, aux îles Habibas à Aïn Témouchent, des espèces de faune marine sont en voie de disparition, selon une expédition scientifique française. Le président du Comité national des marins pêcheurs se désolera également des quintaux de poissons jetés à la mer au large de Mostaganem en 2006 ainsi que la saisie de 1 800 kg de sardines impropres à la consommation. «Un méthanier français a déversé 1 000L de fuel en mer à Skikda en 2006, ajoutés à d'importantes fuites d'un autre bateau iranien», expliquera-t-il en indiquant que la wilaya de Annaba est la plus polluée des régions en Algérie. Viennent ensuite Skikda, Béjaïa, Alger, Boumerdès, Tipaza, Mostaganem, Arzew et Oran. «En 2006, 3 000 l d'huiles ont été déversées dans l'oued Seybouse par le camion d'un particulier, à oued Mebouja, les huiles ont pris feu», se désolera-t-il. A Taleza, Collo, une quantité importante de poissons morts a été retrouvée dans l'oued Echorka à cause du mélange d'eau douce avec celle de mer.