Recourir au dessalement de l'eau de mer pour pallier le manque d'eau potable semble être la solution idéale. L'Algérie, à l'instar d'autres pays l'ayant précédée dans cette voie, s'y est attelée avec entrain et enthousiasme. Il s'avère cependant que ce procédé ne présente malheureusement pas que des avantages. Bien au contraire. La mer Méditerranée fait face, aujourd'hui, à l'une de ses pires expériences qui risque, à terme, d'avoir raison de son écosystème marin avec tout ce qu'il renferme d'espèces faunistiques et floristiques. Ce n'est point, ici, une simple vue de l'esprit, mais une réalité que les scientifiques, à la lumière de constatations réelles, ont confirmée et contre laquelle ils ont mis en garde. Des invasions biologiques à la prolifération des algues allogènes en passant par la surexploitation des ressources halieutiques et enfin l'eutrophisation (diminution de l'oxygène dissous dans les eaux où sont déversés trop de déchets industriels), la Méditerrannée est plus que jamais menacée et il est temps de tirer la sonnette d'alarme. Tous ces problèmes suscitent la préoccupation de la communauté scientifique qui, malheureusement, peine à se faire entendre. Elle met en garde, particulièrement, contre le phénomène de la prolifération des usines de dessalement. A priori, le recours de certains pays à ce procédé, paraît légitime. Cependant, il y a lieu de relativiser. Au moment où certains pays – notamment moyen-orientaux – recourent à des procédés très coûteux, car ne disposant pas d'autre solution, d'autres peuvent suppléer le manque d'eau par la mobilisation d'autres ressources dont l'exploitation reste insuffisante. C'est le cas, par exemple, de notre pays qui a choisi d'avoir recours au dessalement au moment où ses ressources tant souterraines que superficielles ne sont pas exploitées convenablement, à l'image des eaux albiennes dont regorge le Sahara…