Bilan n Les drapeaux sont en berne depuis ce mercredi et trois jours de deuil à la mémoire d'au moins 40 tués, dont six parlementaires, ont été décrétés. L'attentat requiert «une enquête approfondie», a demandé le chef de l'Etat afghan Hamid Karzaï. Pour lui, il ne fait «pas de doute que c'était une attaque terroriste». La plupart des attentats-suicide ont été revendiqués ou attribués aux insurgés taliban – liés à Al-Qaîda – auxquels avait été attribuée la première attaque-suicide en Afghanistan qui a tué le commandant de la résistance Shah Massoud. Un porte-parole des taliban, renversés du pouvoir fin 2001 par une coalition militaire internationale dirigée par les Etats-Unis pour leurs liens avec Al-Qaîda, a toutefois affirmé que son mouvement n'était pas impliqué. L'attentat-suicide d'un kamikaze à pied, selon de premières indications, s'est produit, hier, mardi, dans une usine de sucre dans la province de Baghlan, à environ 150 km au nord de Kaboul, à l'arrivée d'une délégation de la commission économique parlementaire. Selon le dernier bilan non définitif en possession du chef de l'Etat, 35 personnes ont péri ainsi que six députés, dont une figure marquante de l'opposition, l'ancien ministre du Commerce Mustafa Kazimi, qui dirigeait la délégation. Au moins 40 personnes ont été tuées et plus de 120 blessées, avait indiqué auparavant un haut responsable des hôpitaux de cette province. Les députés qui ont siégé quasiment sans interruption depuis l'attentat ont demandé, tout comme le président Karzaï, que leurs collègues aient des funérailles nationales. Ils ont souhaité également qu'ils soient inhumés à proximité du Parlement, dans un mémorial bâti pour eux, une requête que le président a acceptée. Le chef d'Etat afghan s'est déclaré plus déterminé que jamais à combattre les «ennemis de l'Afghanistan». «La nation afghane est bien plus forte que ne le croit l'ennemi. De tels incidents ne nous dissuaderont pas de nos objectifs», a-t-il ajouté. La quasi-totalité des chaînes de télévision afghanes ont suspendu leurs programmes et diffusaient des versets du Coran et des débats sur l'attentat. Les derniers attentats-suicide les plus meurtriers ont eu lieu à Kaboul en juin dernier où 35 personnes, en majorité des policiers, ont péri dans un attentat-suicide contre un autobus. Même scénario vers la fin du mois de septembre dernier, où 30 personnes, en majorité des militaires, ont été tuées lorsqu'un kamikaze s'est fait exploser dans leur autobus dans la capitale.