Mesures n Des allégements parafiscaux seront accordés aux employeurs au cas où ces derniers joueraient la carte de l'emploi. Les employeurs auront à verser moins de cotisations à la Sécu s'ils s'impliquent davantage dans la lutte contre le chômage. Un projet de décret exécutif modifiant le décret exécutif 06/12 prévoit, selon le ministre du Travail et de la Sécurité sociale, des allégements de la part patronale de cotisation à la Sécurité sociale qui varient selon différents types d'embauches, mais qui, dans tous les cas de figure, ne sauront excéder les trois ans. Hier au CIP, lors du traditionnel point de presse de Abderachid Boukerzaza, ministre de la Communication, Tayeb Louh en a montré les avantages : un employeur qui enrôlera des primo-demandeurs bénéficiera au retour d'une ristourne de l'ordre de 28%. Un abattement à hauteur de 20 % lui sera accordé au cas où il recruterait des personnes ayant déjà travaillé et se trouvant au chômage. Une réduction de 36% est appliquée, en revanche, aux employeurs qui créent de l'emploi dans les Hauts-Plateaux et le Grand Sud. 8% sera le différentiel appliqué pour une durée d'une année au maximum, si l'employeur s'engage à doubler ses effectifs. Une exonération totale des charges parafiscales, pendant une période de trois ans si l'employeur consacre une politique de formation au sein de l'entreprise et dont le but reste le perfectionnement et la qualification des travailleurs. Enfin et en cas de requalification du contrat de travail de la forme du Contrat de travail à durée déterminée (CDD) à celle de la forme de Contrat de travail à durée indéterminée (CDI), le patron de l'entreprise bénéficiera d'une subvention mensuelle de 1 000 DA, pour tout travailleur recruté préalablement sur la base d'un contrat CDD. Ces mesures qui consacrent désormais «une approche économique de la lutte contre le chômage, plutôt que sociale», visent à créer, selon Tayeb Louh, quelque «250 000 emplois par an en moyenne». Confiant, le ministre assurera, dans la foulée, que ces remises n'auront aucune incidence sur la caisse de la sécurité sociale, dans la mesure où dans le même décret, il est clairement établi que, si jamais les ressources financières venaient à manquer, le «trou sera comblé par les fonds du Trésor public». Si ces allégements parafiscaux favorisent, à bien des égards, la création de l'emploi, il faudra trouver cependant d'autres mécanismes pour préserver… l'emploi. L'économie de marché a comme référent «la flexibilité», fera savoir l'intervenant. En d'autres termes, «l'Etat fait de son mieux pour créer l'emploi, mais il n'est pas responsable de sa préservation», dira-t-il sans ambages. A propos du nouveau Code de travail, en phase d'élaboration au niveau du ministère, M. Louh a tenu à lever une ambiguïté : «Il ne faut pas confondre préparation du nouveau code et mouture finale. Si j'ai dit qu'il sera prêt à la fin 2007, je voulais parler en fait de la mouture que le ministère adressera aux partenaires sociaux pour débat et non pas de mouture finale», précisera-t-il en guise de conclusion.