Si la campagne officielle de ces municipales commence aujourd'hui, tractations, arrangements et autres «accords», dans les villes et villages, ont débuté bien avant pour «l'achat des voix», leur report vers tel ou tel élu ou pour faire barrage à l'autre clan. Les Algériens sont, une nouvelle fois, face à un rendez-vous électoral. Les élections locales du 29 novembre approchent et les citoyens auront à écouter des centaines de milliers de «(in)citations», la campagne officielle étant ouverte aujourd'hui jeudi. Les partis politiques et les candidats indépendants entonnent leurs slogans à travers les différents coins et recoins des municipalités. Des meetings, des rencontres et des discours électoraux sont à «éprouver» en toute circonstance et tous les lieux sont bons. Toutefois, la campagne «réelle» a été entamée depuis plusieurs semaines, chaque liste voulant prendre une longueur d'avance afin de convaincre les habitants à «leur offrir des voix». Si le choix des électeurs concernant le renouvellement des assemblées populaires de wilayas obéit, principalement à des considérations politiques (les citoyens votent pour le parti dont le discours et le programme leur semblent les plus prometteurs), la donne est, somme toute, différente quant aux assemblées populaires communales. Voter pour une liste électorale dépend de plusieurs facteurs. Le tribalisme, le communautarisme, les liens de parenté, l'image et le poids des candidats au sein de la société…, en constituent les éléments-clés. Cette situation s'explique, d'une part, par le faible ancrage des partis politiques (le nombre global des militants de tous les partis politiques ne dépasse pas 10% de la population, selon les conclusions des études menées dans ce sens) et d'autre part, par l'absence d'une maturité politique dans la société algérienne. Le pluralisme politique qui est aussi jeune, à peine 16 ans, y est aussi pour quelque chose.