Un procureur italien antimafia et deux ministres ont officiellement donné naissance, samedi, à Palerme (Sicile), à une association regroupant entrepreneurs et commerçants qui refusent publiquement de payer le «pizzo», l'impôt mafieux.L'association a été baptisée Libero Futuro (littéralement Avenir libre) en hommage à Libero Grassi, un entrepreneur assassiné en 1991 pour avoir osé s'élever publiquement contre le racket de la Cosa Nostra, la mafia sicilienne. Libero Futuro est née de l'initiative Addiopizzo lancée il y a trois ans par un groupe d'étudiants qui ont amené quelque 200 commerçants de Palerme à briser l'omerta sur le racket mafieux et à afficher sur leur vitrine leur refus de payer le pizzo. «Il y a aujourd'hui une nouvelle prise de conscience du problème mafieux et des moyens de le combattre», s'est félicité le procureur antimafia, cité par les médias italiens, lors de la présentation de l'association à Palerme. Les sommes rackettées chaque année par la mafia sont évaluées à près de 10 milliards d'euros par la Confédération patronale de Sicile.