Lassés par une forte augmentation du racket des entreprises siciliennes, les patrons de cette région du sud de l'Italie, qui a donné naissance à la mafia, ont décidé de dire non. La confédération patronale de Sicile, qui évalue à près de dix milliards d'euros par an les sommes rackettées par la mafia, a décidé d'expulser de ses rangs tous ceux qui accepteraient de payer l'impôt mafieux, le pizzo. Nous voulons vivre comme les citoyens d'un pays normal, s'est insurgé, dans une lettre au président de la République italienne, celui qui est à l'initiative de la révolte anti-mafia, Andrea Vecchio, dont les engins de chantier ont été endommagés après son refus de payer le pizzo et qui, menacé de mort, vit avec sa famille sous la protection de la police. Tous les patrons de la Sicile ont reçu des messages d'intimidation et beaucoup d'entre eux ont vu leur maison brûlée. Pour mettre un terme à ces agissements, le vice-président national de la Cofindustria a même réclamé l'envoi de l'armée. Mais, Prodi, le chef du gouvernement italien a écarté cette mesure, estimant que la réaction de la société civile est plus efficace. Des affiches anti-mafia collées dans les rues de Palerme ont donné le ton de cette réaction civile. R.I./Agences