Contradiction n Tout en affirmant que la suppression de ce passage était «délibérée» de la part de deux inspecteurs en charge de l'élaboration de ce manuel, M. Benbouzid a révélé l'existence d'un livre «parascolaire» qui remonte à 1991, auquel les deux inspecteurs en question disent s'être référés. Mais à quelle fin cette erreur (intentionnelle selon Benbouzid) ? Par qui et qui est derrière ? Le premier responsable du secteur n'a pas hésité à désigner clairement, dès la révélation de l'affaire, ces deux inspecteurs pour avoir été à l'origine de ce qu'il qualifié de «grave erreur» et ce, avant même que la justice ne tranche l'affaire. Intervenant récemment à l'occasion d'une conférence de presse organisée à l'Institut national de recherche en éducation, en marge de l'installation officielle de la commission d'accélération et de validation des manuels scolaires, le ministre de l'Education a annoncé que son département exigera dorénavant dans les cahiers des charges que soit remboursé intégralement l'argent déboursé dans l'impression des livres comportant des erreurs. Cette décision semble être la première mesure concrète décidée par le ministre après le remous soulevé par cette affaire. Les deux inspecteurs incriminés ont-ils touché la somme de 160 millions de centimes pour avoir «enlevé» le passage qui faisait référence à la France, comme cela a été rapporté par certains médias ? Rien n'est sûr. Car selon le ministre lui-même, les deux auteurs se sont référés à un livre parascolaire qui date de 1991. Cette amputation de l'hymne national n'a-t-elle, par ailleurs, été faite que durant cette année 2007 ? Encore une fois, rien n'est moins sûr car juste après la révélation de cette affaire plusieurs journaux nationaux ont rapporté qu'il existe aussi d'autres manuels où manque ce passage qui fait référence à la France, c'est le cas du livre de l'éducation artistique de la 6e année primaire et le livre de l'enseignant de la 5e année. Pire : des cassettes et des CD vendus comportent aussi cette erreur. Les premiers responsables du secteur donnent tout l'air de faire dans le bricolage en essayant de trouver des coupables «directs». En tout cas, le 10 novembre, les deux auteurs du manuel incriminé ont été licenciés, il s'agit de l'inspecteur de l'éducation et du responsable du projet de l'élaboration du manuel scolaire de l'éducation civique à l'Institut national des éditions scolaires. Ces derniers ont refusé de reconnaître leur erreur, affirmant avoir reçu le texte intégral (qui contient l'amputation de l'hymne national), par l'Office des publications scolaires IPS . Et ils ont souligné que cette décision prise par le conseil disciplinaire du ministère était injuste et arbitraire.