Les auteurs du livre en question ont copié l'hymne national d'un livre parascolaire. «Les personnes qui ont amputé le passage évoquant la France coloniale de l'hymne national l'ont fait exprès» affirmé hier, le ministre de l'Education nationale, Boubakeur Benbouzid. Il s'exprimait lors d'une conférence de presse animée en marge de l'installation de la commission nationale d'évaluation et de relecture des manuels scolaires. Le ministre explique que le contenu du livre en question n'a pas été fait dans le cadre de l'enseignement mais d'une manière contractuelle. Plus explicite, il dira que les auteurs du livre en question ont copié l'hymne national à partir d'un livre parascolaire vendu dans les librairies et non pas de l'Education nationale. Le livre parascolaire sera retiré du marché et tous les manuels scolaires d'éducation civique de la 5e année primaire, dans lesquels manque une partie de l'hymne national, ont été retirés et remplacés par des livres revus et corrigés, assure le ministre. M.Benbouzid a indiqué que les erreurs commises dans le manuel scolaire d'éducation civique sont impardonnables. C'est ainsi que les deux personnes responsables de ces «bévues graves» passeront en conseil de discipline. Ils seront également poursuivis en justice. «Les deux inspecteurs ont été payés à 160 millions de centimes, mais leur produit s'est avéré dangereux pour nos élèves», a souligné M.Benbouzid. Tout en avouant qu'il n'est pas facile de revoir 57 millions de manuels scolaires, il enchaîne: «Il faut lire dix fois le mot. De cette manière, les livres seront irréprochables dans les prochaines années. Il faut que ce dossier soit clos». Et c'est justement le rôle de la commission installée, ajoute le ministre. Présidée par M.Boubakeur, directeur de l'enseignement technique, elle est composée d'inspecteurs et d'enseignants. Elle s'attellera à mettre ses réseaux au niveau national pour une évaluation et une relecture des manuels scolaires. Le ministre souhaite aussi la participation de représentants du ministère des Moudjahidine, du HCI, du HCA, du ministère des Affaires religieuses, entre autres, à cette commission. Le premier bilan d'évaluation de cette commission aura lieu dans un mois. Le conférencier a rappelé les erreurs faites en 1991 dans le même cadre indiquant qu'à l'époque, c'était un «problème politique». «Cependant, insiste-t-il, il ne faut pas trop donner à l'actuelle affaire un cachet politique. Ce qu'il faut par contre dire, c'est que nous sommes un pays ciblé». Sur sa lancée, Benbouzid dira que l'éducation est au-dessus de la politique. Il faut rappeler que le président de la République a insisté, lors de l'inauguration du 12e Salon international du livre d'Alger, sur la poursuite en justice des responsables de l'amputation de l'hymne national. «150.000 manuels scolaires revus et corrigés ont été distribués», a indiqué le chef de l'Etat. Par ailleurs, interrogé sur la grève des enseignants contractuels de tamazight, le ministre répond que la loi est claire: pour être enseignants dans l'Education nationale, il faut avoir une licence. Or, la majorité de ces enseignants ont un niveau de terminale et d'autres sont des techniciens supérieurs. «Malgré cela, je leur ai proposé de faire une formation de trois ans au niveau de l'Institut de tamazight qui leur permettra de devenir enseignants. Je ne suis pas là pour donner des cadeaux à ceux qui n'ont pas la licence», lance-t-il.