Rencontre n La première dame d'Allemagne, Eva Luise Kohler, a été, hier, lundi, l'invité du mouvement associatif féminin algérien avec comme ordre du jour la discrimination à l'égard des femmes. Organisé par le Centre d'information et de documentation sur les droits de l'enfant et de la femme (Ciddef), ce rendez-vous a été l'occasion pour Mme Kohler de mieux connaître la situation de la femme algérienne en termes de droits et les défis que qu'elle doit encore relever. Ces questions étaient, particulièrement, basées sur les entraves rencontrées sur le terrain, le financement du mouvement associatif et les résistances qui font que la femme algérienne reste privés de certains droits. Le mouvement associatif présent à cette rencontre a, dans son ensemble, tenu à mettre en relief en premier lieu, en réponse à toutes ces interrogations, la thématique du code de la famille qui serait à l'origine, selon lui, de toutes les peines de la femme algérienne. Baya Zeitoune de l'association Pour la promotion de la femme rurale a indiqué dans ce sillage, que les textes de loi ne consacrent pas la différence entre la femme rurale et citadine, soulignant que les difficultés résident dans l'application des nouvelles dispositions du code de la famille. Mais, aussi, dans les conditions socioéconomiques si différentes entre les villes et les régions rurales. Après le bref aperçu de Me Aït Zai sur son association (Ciddef),, l'objectif de sa création qui se résume à la promotion des droits de l'enfant et de la femme en offrant un fonds documentaire, en organisant des séminaires, en publiant des revues, en menant des campagnes de sensibilisation et en offrant l'assistance juridique et psychologique gratuite, la parole a été donné à certaines présidentes d'associations pour parler de leurs activités. L'Association oranaise pour les droits de la femme par la voie de sa présidente, Malika Remaoun, a, à cet effet, exposé les actions menées par son association pour favoriser l'émergence de la femme, notamment avec l'ouverture d'une université populaire de citoyenneté en 2006 qui s'est soldée par «la constitution d'un collectif de jeunes déterminés à lutter en faveur des droits des femmes». Pour sa part, Imène Hayeff, du collectif Maghreb 95, a souligné que ce collectif qui existe depuis une quinzaine d'années s'est donné pour mission «la lutte pour les droits de la femme dans les trois pays maghrébins, car nous appartenons à une histoire commune». Elle relève, par ailleurs, que «les femmes souffrent de plus en plus du chômage beaucoup plus que les hommes», ce qui pousse, selon elle, un nombre important de femmes à se diriger vers le secteur informel. De son côté, la représentante de l'association Enfance et familles d'accueil bénévoles»a présenté le travail accompli par son association dans la lutte contre le délaissement des nouveaux-nés et le soutien apporté aux mères qui désirent reprendre leurs enfants, précisant que l'association a pris en charge, depuis sa création, 1700 bébés dont un tiers a été récupéré par leurs mères biologiques. En conclusion à tous ces exposés, Eva Luise Kohler a affirmé que «la femme allemande, au même titre que la femme algérienne, lutte elle aussi pour promouvoir ses droits».