L'occasion intervient au moment où les débats s'animent à la veille de l'amendement du code de la famille. L'Amérique s'intéresse aux partis et aux associations féminines algériens. 40 femmes cadres et élus des partis politiques algériens et des militantes d'associations de femmes participent depuis lundi à l'hôtel Ryadh de Sidi Fredj (Alger), à l'université d'été sous le thème «Femmes leaders-tous gagnants». La rencontre dont les travaux prendront fin aujourd'hui, a été organisée par l'Institut national démocratique (NDI) en collaboration avec le Centre d'information et de documentation sur les droits de l'enfant, de la femme et des partis politiques (Ciddef). L'initiative est une première du genre en se sens qu'elle réunit des militantes de partis et d'associations appartenant à des courants idéologiques diamétralement opposés. Aussi retrouve-t-on autour d'une même table des militantes et cades d'El Islah, du RCD, du MSP, du FFS, du FLN, de Ahd 54... Ainsi que des représentantes d'associations féminines. L'occasion tombe à point nommé où les débats se corsent entre les différents courants à la veille des amendements qu'allait apporter le gouvernement algérien au code de la famille. Les débats en panel entre les participantes portent surtout sur les mesures dites «discrimination positive» qui privilégient une grande participation des femmes à la vie politique, de la relation entre femmes politiques et la société civile. Cette université d'été est en fait le résultat d'un long processus qui a débuté depuis octobre 2003 quand 40 femmes de 25 pays se sont réunis pour étudier la promotion des femmes militantes et leurs relations avec les partis politiques. L'Algérie a été représentée par Samia Moulfi, députée du FLN à Béjaïa et Aïcha Belhadjar, ex-députée et secrétaire nationale chargée de la famille au MSP. «Le NDI s'est engagé à refaire cette initiative en Algérie» a déclaré Julie Page Denham, directrice NDI- Algérie. «50% de la population algérienne sont des femmes, plus de 53% des étudiants à l'université sont des femmes, je crois savoir qu'elles sont plus nombreuses dans les secteurs de l'enseignement et de la santé, elles sont environ 30% à exercer dans le secteur économique; alors que dans la politique les statistiques sont très basses. Moins de 7% de femmes existent actuellement au niveau de l'APN», a indiqué Mme Denham expliquant cet intérêt porté aux femmes algériennes par son organisation. Un groupe d'experts de renommée mondiale supervise les différents panels. Judy Yablonky, journaliste spécialisée dans la formation des journalistes professionnels, a travaillé pour le compte de plusieurs organisations non gouvernementales. Marlène Hass, secrétaire générale de l'internationale socialiste des femmes à Londres, travaillé à ce titre avec des centaines de femmes en Afrique, en Europe, en Asie et en Amérique latine. Alvah Hanrahan, présidente de la commission libérale féminine nationale du parti libéral du Canada. Maryam Montague, présidente régionale du NDI pour le Maghreb et directrice résidente du bureau de cet institut au Maroc.