Outil n Unique au niveau continental et dans le monde arabe, l'Algérie sera dotée d'un laboratoire de génie parasismique. Le coût de sa réalisation est estimé à 180 milliards de centimes et sa réception est prévue pour avril 2008. Noureddine Moussa, ministre de l'Habitat, a reçu des explications approfondies sur ce laboratoire de dernière technologie, implanté à El-Achour et dont le taux d'avancement des travaux est à hauteur de 65%. L'utilité d'un tel outil n'est pas à démontrer notamment en Algérie, région hautement sismique, où plusieurs failles ont été détectées et qui a connu plusieurs séismes dévastateurs. Une situation qui a contraint l'Algérie à réviser plusieurs fois la réglementation régissant les normes de constructions. Depuis le séisme de 1980 à Chlef (ex-El-Asnam), il a été décidé de créer un institut de recherche en génie parasismique, a affirmé M. Moussa. Ainsi, le Centre national de recherches appliquées en parasismique (CGS) a été créé en 1985 et est devenu opérationnel depuis 1987 et ce, afin de réduire le risque sismique. Ce centre, par la suite, a été chargé de réaliser un laboratoire doté d'installations d'essais performantes pour développer la recherche expérimentale. Pour revenir au laboratoire, celui-ci est doté, indiquent les responsables du projet, d'une dalle d'essai avec un mur de réaction, une table vibrante de 60 tonnes, une zone de préparation et de confection des corps d'épreuve et de différents laboratoires de tests. Les équipements, importés des Etats-Unis, sont, affirme le ministre, de dernière technologie, c'est pourquoi, cet unique outil de recherche dans la zone méditerranéenne va servir des prestations même pour des pays européens. Ce laboratoire répond en premier lieu aux besoins de recherche en matière de construction, a précisé Noureddine Moussa, en marge de sa visite. «Il y a lieu de commencer par des recherches sur les systèmes adoptés en Algérie», puis il peut entreprendre des recherches au profit d'autres pays arabes et même européens. Des experts ont été envoyés, a indiqué le responsable du projet, en Italie et au Japon, afin de poursuivre des stages sur les recherches parasismiques et les méthodes d'utilisation de tous ces outils. Construction rurale : le retour à la terre ! l A sa deuxième escale, le ministre de l'Habitat a inspecté un projet très ambitieux. C'est un projet pilote d'une habitation rurale, financé par l'Union européenne à hauteur de 6 millions de dinars. Ce projet consiste en la construction d'une bâtisse rurale, en utilisant la terre extraite du lieu même de la construction, pour l'utiliser ensuite pour la construction des murs. L'Enmtp (matériaux de travaux publics) qui réalise cette expérience, a déjà mis au point un nouveau matériau de construction appelé Bloc de terre stabilisé (BTS), un mélange de terre (97%) et de ciment (3%). Selon l'un des spécialistes présents sur les lieux, c'est une expérience qui peut donner des résultats, d'autant que, outre le bénéfice du coût, ce matériau est un véritable isolant thermique. Le projet prévoit aussi l'installation de panneaux pour capter l'énergie solaire, ce qui va satisfaire les besoins en énergie de la demeure s'agissant du chauffage et de la climatisation. Ce projet, indiquent les responsables, a débuté en octobre dernier pour être achevé dans six mois. A ce propos, le ministre a affirmé que la recherche et la science sont désormais des éléments indissociables des normes de la construction. A l'issue de sa visite, Noureddine Moussa a posé la première pierre pour la réalisation du nouveau siège de Centre national d'études et des recherches intégrées du bâtiment (Cnerib).