Pour 180 milliards de centimes, le futur laboratoire de génie parasismique sera une référence y compris pour les autres pays arabes afin d'améliorer le type d'habitat et réduire le risque. Le tremblement de terre de 1980 qui a dévasté la ville d'El-Asnam (Chlef aujourd'hui) a certes secoué les pouvoirs publics qui ont esquissé un semblant de loi qui n'a pas donné d'effet pour être révisé à plusieurs reprises. Il aura fallu le séisme de Boumerdès en 2003 pour amorcer une véritable prise de conscience. 2004 aura été l'année qui marquera l'amorce véritable avec la révision, encore une fois, de la loi. Celle-ci se veut alors plus efficace et stipule, en substance, que tout permis de construire doit, inéluctablement être accompagné de l'avis du génie civil. Il s'agit, en outre, de l'obligation de respect des normes parasismiques tout autant pour le privé que pour le public. C'est dans cette optique que la réalisation du nouveau projet de Laboratoire de génie parasismique prend toute son essence. En visite hier au Centre national de recherche appliquée en génie parasismique (CGS) Noureddine Moussa, ministre de l'Habitat, a eu droit à une présentation exhaustive du projet dont le coût s'élève à 180 milliards de centimes. Celui-ci sera équipé par les Américains, selon les responsables du centre, et profitera non seulement aux Algériens, mais participera également à favoriser une action arabe commune. Le laboratoire en question sera doté d'installations d'essais performantes pour développer la recherche expérimentale dans les domaines de la dynamique des structures et des matériaux (béton armé, acier, maçonnerie, sols) ainsi qu'en sismologie appliquée en géophysique. Parmi ces installations figurent en particulier une table vibrante (6mx6m) capable de soumettre des modèles réduits d'ouvrages et structures pesant jusqu'au 60 tonnes à l'action de séismes réels ainsi qu'une dalle d'essai (32mx13m) et un mur de réaction (15mx13m) permettant d'étudier dans le détail des modèles de structure à échelle réelle soumis à des charges dites “pseudo-dynamiques”. “Se conformer aux nouvelles normes parasismiques et conforter ce qui a déjà été entamé a été l'une des raisons qui a empêché de respecter les délais de réalisation des constructions AADL”, a reconnu le ministre pour qui le bâti doit être au cœur des préoccupations en plaidant pour un nouveau type de construction. Ce qui explique entre autres la visite du ministre au Centre national d'études et de recherche intégrées du bâtiment (Cnerib) pour y déposer la première pierre pour la construction du nouveau siège, mais pas seulement. Celui-ci sera chargé d'élaborer et de réaliser les programmes nationaux de recherche scientifique et de développement technologique relevant de ses compétences notamment en matière de mise au point et de développement des matériaux, produits, matériels et procédés dans le domaine de l'habitat et de l'urbanisme. À ce titre, il a été présenté au ministre le Bloc de Terre Stabilisateur (BTS) qui peut aisément remplacer la brique rouge et amoindrir l'utilisation de l'acier. Le ministre pour sa part estime que nos constructions étaient “energivore” expliquant que le béton consomme beaucoup trop d'énergie, ce qui n'est pas le plus recommandé actuellement. Du nouveau aussi pour ce qui est de l'étanchéité pourtant à coût équivalent de ce qui se faisait dans le passé avec une meilleure endurance pour laquelle il existe donc de nouveaux procédés qui sont développés et devraient être contenus dans le cahier des charges en figurant dans l'élaboration du bureau d'études pour le compte du maître d'œuvre. Autrement dit, une nouvelle culture devrait s'instaurer dans le domaine du bâti pour plus de confort et de sécurité et ce, en situant les responsabilités à tous les niveaux. Les entrepreneurs devraient faire appel aux professionnels lors de la réalisations de leur œuvre. Nabila Saidoun