Dilemme n L'Opep restait plus que réticente à augmenter ses quotas de production, vendredi, à la veille du sommet de ses chefs d'Etat à Riyad, malgré un baril de brut toujours proche des 100 dollars. Riyad, la capitale du royaume d' Arabie Saoudite, parée de ses plus beaux atours, s'est préparée à accueillir ce samedi, les chefs d 'Etat des pays membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), dont l'Algérie représentée par le président Bouteflika. Ce troisième sommet de deux jours (17 et 18 novembre) a été précédé d' une conférence au niveau des ministres. Les prix élevés du pétrole n'y devraient pas être abordés frontalement, mais les observateurs ont en ligne de mire la réunion ministérielle d'Abou Dhabi le 5 décembre. D'autant plus que les prix de l'or noir, s'ils sont retombés par rapport à leurs sommets de la semaine dernière, restent très soutenus, à plus de 90 dollars à Londres et 95 dollars à New York. Interrogé sur les intentions du cartel à Abou Dhabi, le ministre algérien du Pétrole, Chakib Khelil, a écarté l'éventualité d'une hausse de la production. «Nous avons assez d'approvisionnement (pétrolier) pour le moment», a-t-il réaffirmé vendredi. «Nous l'avions dit lors de la dernière réunion» de l'Opep à Vienne le 11 septembre, mais malgré cela, «nous avons accepté une hausse de production» d'un demi-million de barils par jour et «les prix sont en fait montés», a-t-il poursuivi. L'Opep a notamment revu en baisse jeudi ses prévisions de demande pétrolière mondiale pour 2008, tablant sur une baisse de la demande mondiale dans la foulée du ralentissement économique aux Etats-Unis . Il juge que la récente flambée des prix a été provoquée par «la crise» géopolitique résultant des risques d'invasion turque en Irak et des tensions autour du programme nucléaire de Téhéran. Des propos contredits par son homologue vénézuélien, Rafael Ramirez, qui a déclaré à son arrivée à Riyad: «Nous avons dit depuis des années que le pétrole allait atteindre 100 dollars et il semble que cela va arriver bientôt.» La présence au sommet du président vénézuélien Hugo Chavez, partisan d'une politique «dure» sur les prix et d'une rhétorique anti-américaine, et celle du président iranien Mahmoud Ahmadinejad donnent un ton hautement politique au sommet. Le secrétaire général de l'Opep, Abdullah el-Badri, s'en est défendu jeudi, rappelant que «l'Opep est une organisation non politique». Mais M. Ramirez l'a admis ouvertement vendredi : «Le fait que nous soyons là signifie que c'est un événement politique.»