Pour éviter que sa prochaine adhésion à l'OMC ne soit un remake de l'accord d'association avec l'UE qui a profité à ses seuls partenaires, l'Algérie doit préparer ses entreprises à faire face à cette échéance. Le Forum des chefs d'entreprise préconise le partenariat et la mise à niveau et invite l'administration économique à faire plus dans la promotion que dans le contrôle et la répression. Est-il opportun, dans cette conjoncture précise, d'accélérer la cadence dans le processus d'adhésion à l'OMC ? Le débat est enclenché au lendemain du constat d'échec établi sur les premières retombées de l'accord d'association avec l'Union européenne. Deux ans après l'entrée en vigueur des dispositions de l'accord, notamment le démantèlement tarifaire, les entreprises algériennes n'en ont pas tiré profit faute de produits compétitifs à mettre sur le marché. Invité ce matin de la rédaction de la Chaîne III de la Radio nationale, le président du FCE a apporté les propositions de son organisation pour éviter que la prochaine adhésion à l'OMC ne soit au seul bénéfice des partenaires de l'Algérie. D'emblée, Réda Hamiani estime que l'adhésion à l'Organisation mondiale du commerce est une «nécessité» parce que «l'Algérie ne peut rester en marge de cette institution» qui regroupe actuellement la quasi-totalité des Etats de la planète et qui «constitue un arbitre suprême». De plus, assure-t-il, cela facilitera la tâche des exportateurs qui profiteront de l'ouverture commerciale qui permettra à notre pays de regagner le concert des nations et de retrouver sa place à l'international et offrira plus de facilités pour l'arbitrage des conflits commerciaux. Le pays doit, cependant, bien se préparer à cette échéance, d'autant que cela nous renvoie, selon M. Hamiani, à l'accord d'association avec l'Union européenne dont les retombées ne sont perceptibles que sur l'aspect commercial sans générer un rush d'investissements. Pour tirer donc pleinement profit de l'adhésion tant attendue à l'organisation planétaire, les autorités en charge de la régulation de la sphère économique doivent placer l'entreprise au centre de leurs préoccupations et de cesser de faire «le gendarme» au lieu d'encourager les entreprises. Surtout que le tableau que peint le président du FCE de la situation de l'outil productif national est loin d'être reluisant : désindustrialisation, des entreprises qui tournent au mieux à 50 % de leurs capacités, manque de qualification du personnel… Une situation qui fait qu'aujourd'hui «nous ne sommes pas capables de produire des produits à des prix compétitifs ni de nous aligner avec des produits de qualité et, donc, l'ouverture commerciale que nous prévoyons risque d'être fatale pour beaucoup d'entreprises». Cela résulte de plusieurs facteurs selon l'orateur qui cite «le régime centralisé, pour ne pas dire stalinien» qui avait prévalu par le passé. La structuration des entreprises par différents programmes de réajustement et la longue période d'insécurité vécue par le pays.» Devant ce lourd passif, Réda Hamiani préconise le partenariat et la mise à niveau comme «deux parades possibles qu'il faudra essayer de mettre en œuvre». «L'Etat doit placer au centre de ses préoccupations l'entreprise qui constitue le vecteur essentiel de la création de richesses et qui crée l'emploi» et de s'atteler «ensuite, à une facilitation des procédures car il y a trop de tracasseries administratives». «Il faut que le guichet que nous avons, serve davantage à appuyer et encourager que de contrôler, sévir et réprimer. Il faut que notre administration économique fasse un peu moins le gendarme car la promotion est encore plus indispensable dans les conditions actuelles», assène le président du FCE.