Résumé de la 55e partie n Faute de lit, Hamid, sa femme et ses enfants dorment ensemble, au salon. C'est leur première nuit, dans leur «château». Les rayons du soleil, passant à travers les interstices des volets, réveillent Hamid, le premier. Il se dresse aussitôt sur son séant. — Il est huit heures passées ! Nora et les enfants se réveillent en sursaut. — On n'a pas école, dit Tarik, on peut faire la grasse matinée ! — On nous livre nos meubles dans une heure ! Nous aurons une journée chargée ! Nora, bien réveillée, pousse, elle aussi, les enfants à se lever. Ils font encore la moue pendant quelques instants, puis ils se lèvent. Le jeune Tarik appuie sur l'interrupteur. — La lumière est revenue ! — Ce n'était donc qu'une petite panne, dit Hamid, je ne la signalerai pas à la compagnie d'électricité. Amine, l'aîné des garçons, est, lui, soucieux. — J'ai fait un rêve étrange, dit-il. — Un rêve ? dit sa mère. — Oui… Je dormais ici même quand on a frappé à la porte… je me suis réveillé et j'ai vu entrer un homme et une femme habillés d'une étrange façon… C'était comme dans les films anciens… La femme portait une sorte de hidjab et elle avait une croix sur la poitrine ! Hamid rit. — Une croix… C'est donc une nonne ! — Une nonne ? fait Amine, je ne sais pas ce que c'est ! — C'est une religieuse chrétienne ! Sa mère rit aussi. — Dis donc toi, tu te mets maintenant à rêver de religieuses chrétiennes ! — C'est l'environnement qui l'influence… Tu as sans doute vu passer une religieuse dans la rue ! — Non ! dit Amine. — La croix, tu as dû aussi la voir sur une église ! — Je n'ai pas terminé de vous raconter mon rêve, l'homme et la femme semblaient désespérés… J'ai entendu aussi aboyer des chiens dehors ! — Moi aussi j'ai entendu les chiens aboyer, dit Zohra. — Nous sommes dans une zone presque rurale, dit Hamid, c'est normal qu'on entende des chiens aboyer ! — Je n'ai toujours pas fini mon rêve, dit Amine. Des gens sont entrés, ils se sont emparés de l'homme et de la femme et les ont emmenés dehors… Je les ai entendus crier et supplier qu'on les lâche, puis le silence est revenu… — On peut dire que tu as l'imagination fertile, dit Hamid. — Je vous assure que je n'invente rien, proteste Amine, j'ai réellement rêvé de tout cela ! (à suivre...)