Exemple n Mardi matin. Il fait chaud pour une journée d'automne. Les convois officiels se font rares. Alger vit donc là une situation normale, du moins dans ses rues. Ce climat n'a cependant pas joué en faveur d'un trafic plus fluide. Chaque jour, El-Bahdja accueille ses visiteurs du côté de l'avenue de l'ALN, anciennement appelée la Moutonnière. Non pas avec des fleurs, mais avec des embouteillages. D'interminables bouchons se forment quotidiennement à ce niveau pour des raisons multiples. Il y a d'abord cette station de transport urbain appelée 2-Mai, à proximité de la rampe Tafourah. Plusieurs destinations de transport en commun s'achèvent ici. Les usagers, venus de Boumerdès, d'El-Harrach, de Rouiba ou de toute autre localité traversent l'avenue de l'ALN, empruntent une passerelle, descendent à la rue Hassiba pour surtout se rendre à l'hôpital Mustapha-Pacha. Il n'y a pas d'autres solutions. Des centaines de personnes coupent en continu la route devant les automobilistes contraints à ralentir. Des agents y ont été affectés pour réguler la circulation afin d'éviter tout accident, mais les conducteurs en subissent les conséquences. La situation atteint des fois son paroxysme quand les transporteurs font descendre les usagers dans la rue, faute d'espace dégagé à la station. Les esprits s'échauffent : «Dégagez la route !», «Avancez !», «Qui vous a délivré votre permis ?» C'est ainsi tous les jours. Les travaux engagés de temps à autre au niveau de la Moutonnière créent, eux aussi, d'énormes files de voitures. Le dernier exemple remonte à quelques jours. Un revêtement partiel de la chaussée, à hauteur de Belcourt, a considérablement ralenti le trafic. Les bouchons commençaient à se former depuis l'entrée de la commune de Rouiba, à quelque 20 km du centre-ville et le manque d'empressement dans la réalisation du projet a fait perdurer le calvaire. Les automobilistes recouraient à toutes les manœuvres possibles pour se frayer un chemin. L'on assiste alors à la violation de la ligne jaune «réservée» aux secours, au changement de voie, à des dépassements dangereux. On quitte la chaussée pour circuler sur les bords. La «ligne bleue» aménagée sur le côté gauche de la route est superbement ignorée. Un chauffeur spécule à ce propos. « Si, s'interroge-t-il, le couloir en bleu est réservé aux voitures transportant trois personnes ou plus, ces usagers ont-ils le droit de circuler sur les autres voies ?». La question reste posée. Le problème qui affecte considérablement la fluidité de la circulation à ce niveau, ce sont bien les accidents. Il suffit d'une collision pour bloquer des milliers de personnes dans leurs voitures, des fois durant des heures. La situation s'aggrave davantage en cas de pluie. Après l'avenue de l'ALN, le tronçon le plus fréquenté est la pénétrante des Annassers. Depuis la Moutonnière, on peut se rendre à Bir Mourad Raïs, à Ben Aknoun ou, plus loin, à Zéralda. Garidi (Kouba). Il est 11h. Les voitures circulent à 15km/h au maximum alors qu'une plaque signale une vitesse maximale de… 80km/h, sur cette route large à cinq voies dont deux (les lignes bleue et jaune) sont réservées. Quelques mètres plus haut, la route se rétrécit pour ne laisser la place qu'à deux « voies libres». Des voitures immatriculées à Oran, Tizi Ouzou, Bouira et à Alger disputent aux camions le moindre espace libéré. Tous les axes environnants, qui donnent sur le carrefour en cours d'aménagement de Bir Mourad Raïs (la Côte), sont saturés. Les klaxons, signe d'impatience, fusent de partout.