Les cartons d'invitation sont partis : 49 pays et institutions multilatérales sont conviés à assister à la Conférence sur le Moyen-Orient qui se tiendra les 26, 27 et 28 novembre à Annapolis dans le Maryland, proche de Washington. Autour du pays hôte, les Etats-Unis, et du président de l'Autorité palestinienne et du Premier ministre israélien, les membres du quartette sur le Proche-Orient, l'ONU, la présidence de l'Union européenne, la commission de la Ligue arabe chargée de l'initiative de paix saoudienne pour un accord de paix global entre Israël et les pays arabes dont l'Algérie, les membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies, les membres du G8, des membres de l'OCI (Organisation de la conférence islamique), le FMI et la Banque mondiale en tant qu'observateurs. Le plateau est impressionnant mais il reste beaucoup d'incertitude quant à l'issue même de la conférence. Le président Bush a annoncé la couleur : il se contenterait d'une annonce prévoyant la reprise du processus de paix israélo-palestinien gelé depuis sept ans. Le cycle des discussions préliminaires n'est pas terminé, les Israéliens refusant de céder sur ce qui doit assurer un minimum de souveraineté au futur Etat palestinien. Bush ouvrira mardi une séance de discussions marathon à l'Ecole navale américaine à Annapolis, après s'être entretenu la veille avec le Premier ministre israélien Ehoud Olmert et le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas et prononcé une allocution lors d'un dîner réunissant tous les participants à la conférence. De retour à Washington, mercredi, le président américain compte revoir Olmert et Abbas pour la troisième fois en trois jours. Son objectif est que les deux responsables signent au moins un traité annonçant leur intention de créer un Etat palestinien indépendant. Bush mise sur ce succès diplomatique avant de quitter la Maison-Blanche. À part Olmert et Abbas, peu de pays se sont déjà engagés publiquement à venir à Annapolis au niveau des ministres des Affaires étrangères souhaité par Washington. Dans le monde arabe, la conférence suscite beaucoup de scepticisme, notamment sur la capacité de l'administration Bush à favoriser la paix. Moubarak a essayé de voler au secours de son homologue américain, sans succès. A son mini-sommet de Charm El Cheikh pour unifier les rangs arabes, il ne s'est retrouvé qu'avec le roi de Jordanie et le président de l'Autorité palestinienne, pour annoncer leur optimisme ! L'Arabie Saoudite sur laquelle il comptait n'a pas fait le voyage et à la réunion de la Ligue arabe, le ton était au scepticisme, certains de ses membres refusant de donner un blanc-seing à la conférence de Bush, lequel n'a jamais consenti à favoriser des discussions sérieuses et substantielles sur la question du processus de paix ni en Palestine ni dans toute la région. Les Etats-Unis disent avoir fait des concessions pour attirer l'Arabie Saoudite et la Syrie. La présence du ministre saoudien des Affaires étrangères représenterait une victoire diplomatique pour Bush dont le souhait est de voir le ministre saoudien serrer la main d'Olmert au dîner prévu lundi soir au département d'Etat ou à Annapolis. Son vœu sera-t-il exhaussé ? D. Bouatta