Procès n Lors d'une tournée d'inspection dans les zones touchées hier, Belkhadem a fait savoir que l'intervention de l'armée est tout à fait envisageable et il a surtout mis en garde contre l'intrusion des faux sinistrés et contre l'incurie dans la réalisation des ouvrages d'art. A situation exceptionnelle mesures exceptionnelles. Des instructions ont été données pour faire intervenir, s'il le faut, des unités de l'ANP, en coordination avec les autorités locales, a affirmé le Chef du gouvernement, Abdelaziz Belkhadem, hier, lors d'une tournée dans des sites touchés par les inondations dans la wilaya d'Alger et ce, en compagnie de cinq ministres et du wali d'Alger. L'Armée, forte en hommes et en engins, aura comme tâche essentielle de porter secours aux sinistrés et de les faire sortir de l'isolement, comme elle a eu à le faire lors des intempéries qui ont totalement paralysé la Kabylie un triste février 2005. L'autre instruction donnée aux responsables locaux a été le recensement au cas par cas des familles touchées dans les régions sinistrées» et c'est à ce niveau que le travail doit être effectué, selon le chef de l'exécutif, «avec la plus grande minutie». Raison invoquée : le gouvernement redoute «l'intrusion de faux sinistrés» qui, de tout temps, profitent des situations exceptionnelles pour bénéficier dans le désordre qui s'ensuit généralement et de la désorganisation qui règne en pareille situation, de chalets, de relogements et de dédommagements sans le moindre scrupule. «Seules les familles ayant réellement perdu leur habitation bénéficieront du relogement», a-t-il affirmé. Pour mémoire, de faux sinistrés se sont manifestés au grand jour au lendemain du séisme d'El-Asnam (10 octobre 1980), des inondations de Bab El-Oued (10 novembre 2001), et du tremblement de terre de Boumerdès (23 mai 2003), en arrivant à tromper, avec quelques complicités il est vrai, une administration totalement débordée. La tournée de Belkhadem et de ses cadres consistait aussi à faire le procès de «l'incompétence et de la négligence». Devant les vestiges du pont de Beni Messous qui s'est effondré récemment, le Chef du gouvernement a dit devant tout le monde, les responsables de l'ENGOA, la société réalisatrice en premier lieu, qu'il est «tout à fait aberrant qu'un pont soit érigé en un temps record de… 20 jours !», tout en exigeant des responsables locaux d'entreprendre les travaux de réhabilitation avec «tout le sérieux qui se doit». Lui emboîtant le pas, le ministre de la communication, Abderrachid Boukerzaza, n'a pas écarté, hier, au CIP, lors du traditionnel point de presse suivant le Conseil du gouvernement, d'éventuelles sanctions contre les maîtres d'ouvrages, maîtres d'œuvre, entrepreneurs et organismes de contrôle si jamais leur responsabilité venait à être confirmée. «Naturellement, des enquêtes vont être menées dans ce sens et tout sera ainsi tiré au clair», a-t-il signifié à l'adresse des journalistes.