Constat n Alors que le périmètre intérieur et extérieur des établissements sanitaires est jonché de toutes sortes de déchets, aucune stratégie de traitement des déchets n'est opérationnelle, regrette un spécialiste. «Les déchets d'activités de soins représentent une grande menace pour la santé que ce soit en milieu intrahospitalier ou en milieu extrahospitalier», déplore Abdelkrim Soukehal, spécialiste des maladies nosocomiales au CHU de Béni- Messous. «C'est une grande source de nuisance et une source de pollution pour l'environnement, notamment par la contamination des sols, des ressources hydriques, de l'air, comme ils sont également la cause d'infections nosocomiales suite à des accidents d'exposition au sang», fera-t-il savoir non sans arguments. Trois paramètres sont liés, affirme le conférencier, aux risques des déchets hospitaliers : les caractères intrinsèques des déchets, l'environnement dans lequel se trouve le déchet (à l'intérieur et à l'extérieur de l'hôpital) et enfin le système adopté pour la gestion des déchets. M. Soukehal ajoute dans la foulée que «le véritable risque infectieux est constitué par la présence simultanée de germes pathogènes et d'éléments susceptibles de leur créer une porte d'entrée». Et pour tirer la sonnette d'alarme, il donne quelques chiffres : «L'OMS estime, dans le monde, 8 à 16 millions de cas d'infections par le virus de l'hépatite B, entre 2,3 et 4,7 millions de cas d'infections par celui de l'hépatite C et environ 80 000 et 160 000 cas par le VIH, toutes provoquées chaque année par la réutilisation d'aiguilles non stérilisées de manière appropriée et en conformité avec les normes internationalement reconnues.» Les autres risques infectieux potentiels sont, selon notre praticien, notamment la propagation à l'extérieur de micro-organismes, parfois résistants, présents dans les établissements de soins. Il s'agit entre autres «des bactéries (bacille tuberculeux, le staphylocoque doré, le pseudomanas aeroginosa et les bacilles gram négatif), des virus (virus des hépatites, virus VIH et entérovirus) et de certains parasites et champignons». Une bien triste réalité : nos établissements hospitaliers sont, selon M. Soukehal, «grands producteurs de déchets dus aux activités de soins.» «On constate que le périmètre intérieur et extérieur est jonché de toutes sortes de déchets, qu'aucune stratégie de traitement n'est opérationnelle et que toutes les actions menées jusqu'à présent sont obsolètes, défaillantes, voire carrément absentes.»