Coquetterie Consciente de sa beauté, Bariza s?admire longuement devant le miroir. Bonsoir, capitaine, à demain !? Vous viendriez comme promis, n?est-ce pas ? ? Mais bien sûr, Bariza ! Prépare-moi un bon couscous. Au revoir ! Tandis que l?officier, entouré de trois soldats, se dirige vers la jeep, Bariza, satisfaite, reste sur le pas de la porte un moment puis, auprès avoir lancé un coup d??il à droite puis à gauche dans la grande rue, s?enferme à double tour. Elle entend le moteur de la jeep qui s?éloigne, et se met devant son miroir? ? Tu as vu, Ouarda, je l?ai dans ma poche le capitaine ! Tu as vu comment il me regardait ? Je vais lui demander tout ce que je veux ! ? Oui, Bariza, et comme c?est un beau garçon ! Mais toi, personne ne peut te résister ! Bariza a un grand rire. ? Flatteuse, va ! Mais elle est pleinement consciente de sa beauté, et le miroir de sa coiffeuse lui reflète l?image d?une grande femme blonde aux yeux bleus, et au teint vermeil? Elle est vêtue d?une robe marine, ajustée, qui met en valeur sa fine silhouette? Puis, elle retourne dans la salle à manger où son amie, qui vit avec elle depuis plus de deux ans, depuis son divorce d?avec un cheminot qui l?avait accusée de mauvaises m?urs, sirote un café. Sur la table, un grand sac plein de victuailles, apporté par le capitaine. ? Qu?est-ce que je vais faire de ça ? demande Bariza. Tu le donneras à aâmi Slimane, ses enfants en ont besoin !? Pour le couscous, demain, tu t?en charges, Ouarda !? Ecoute ! Tu n?as rien remarqué dehors, quand le capitaine était là ? Je t?ai vu regarder par la fenêtre à plusieurs reprises. ? Rien de spécial, mais j?ai été intriguée par Larbi, le fils de Yasmina. Il est passé deux fois sous la fenêtre en lançant un drôle de regard vers notre porte. ? Oh ! Larbi, ce va-nu-pieds ! Qu?est-ce qu?il peut bien faire ? Il ferait mieux d?acheter une robe à sa pauvre femme, elle est vêtue de haillons, alors que son bétail est le plus grand du village? Peuh ! Larbi, il déteste tout le monde même sa propre mère? Ecoute, tu l?as déjà vu sourire, Larbi ? ? Jamais, en effet, il est toujours en deuil. ? C?est de la racaille, ces gens-là? De véritables bourricots, comme dit le capitaine, il vaut mieux les ignorer !? Puis, changeant brusquement de sujet, elle s?exclame : ? Ouarda, dis-moi franchement, que penses-tu du capitaine ? ça fait plus d?un mois qu?il me rend visite? Je voudrais l?épouser et partir en France avec lui ! Les yeux de Ouarda brillent. (à suivre...)