Résumé de la 3e partie Aâmi Messaoud informe Bariza que sa seule chance de survie est de monter voir son frère au djebel. Bariza, livide, fixe le vieil homme d?un regard profond, essayant de deviner ce qui se cache derrière cette invitation insolite. ? Aâmi Messaoud, par Dieu, sur la tête de tes enfants, est-ce que Abdenour est sincère ? ? Quoi ? Peux-tu douter de sa parole ? N?oublie pas que c?est ton frère et que grâce à sa position au djebel, il t?a sauvé la vie. Si c?était une autre qui recevait les Français chez elle, ceux-là mêmes qui tuent et persécutent les nôtres, il y a longtemps que ton compte aurait été réglé ; y a? maâlma ! conclut-il d?un air où perce le mépris. Bariza se tait, et elle accompagne le vieux marchand jusqu?à la porte. ? Réfléchis, dit ce dernier? C?est ta dernière chance. Je viendrai dans deux jours prendre ta réponse. Et il s?éloigne lentement, tenant son âne par le licou en criant à la ronde : ? Aou lebên ! aou lebên ! Bariza, en proie à un grand tumulte intérieur, va se rasseoir à sa place, le c?ur battant. ? Tu as entendu, Ouarda ? Ouarda ! viens vite ! ? Oui, Bariza ma s?ur, j?ai tout entendu ! Ne les écoute pas, c?est une ruse pour te faire monter au djebel et te tuer, «baïd êchar !». ? Tu crois ? Mais Abdenour ne va pas permettre une chose pareille, c?est mon frère et c?est lui qui commande ! ? Tu sais, de nos jours, il ne faut se fier à personne ! Un long silence se fait. Ouarda, qui triture le cordon de sa ceinture, relève la tête et dit, comme perdue dans ses rêves : ? Ne vaut-il pas mieux en parler au capitaine ? ? Mais tu es folle ! s?exclame Bariza, surtout pas ! Il me prendrait pour une espionne s?il apprend que mon frère est mou djahed? et commandant, par-dessus le marché ! Non ! ? Alors, que vas-tu faire ? Ce soir, il va venir, comme d?habitude, et je suis sûre que ta maison est surveillée? Ouarda a un frisson dans le dos et ajoute d?un air gêné : ? Euh ? Bariza, Dieu sait que je t?aime plus que ma propre s?ur, tu m?as ouvert ta porte quand mon mari et ma famille «darou aliya», mais? tu comprends toi, ton frère est là et moi ? Je vis avec toi dans cette maison et je suis suspecte aussi? Je crois qu?il vaut mieux que je m?éloigne du village pendant quelque temps, jusqu?à ce que cette affaire soit réglée? (à suivre...)