Jeu n Juste pour s'amuser est le film qui a été projeté hier, à la Cinémathèque algérienne. Le réalisateur de ce long-métrage,Yacine Bendjemline, y joue également un rôle aux côtés de Youcef Boumeziane et Abdelaziz Degga. Tous trois jouent une situation débridée tant la genèse du film semble insolite. Abdelaziz Degga incarne le rôle d'un commerçant africain venant en Algérie pour affaires. Lors de son séjour, il se fait arnaquer par les deux autres qui se font passer, eux aussi, pour des hommes d'affaires. Les deux acolytes volent l'argent de l'Africain en vue de quitter le pays avec de faux passeports et de faux visas pour l'étranger. Quant à la victime, dépouillée, frustrée, elle s'en va pour Alger, régler les formalités de son rapatriement auprès de son ambassade. Le film nous montre ce dernier déambuler, tel un touriste, dans les rues de la capitale, racontant à tout-venant sa mésaventure. Plus tard, à l'aéroport international, alors que l'Africain s'apprête à s'embarquer pour son pays, il tombe nez à nez avec les aigrefins. Tous trois se regardent, semblent se reconnaître et piquent un fou rire. Ils se tournent ensemble, en même temps, vers la caméra et crient à l'unisson : «C'est juste pour s'amuser.» Autrement dit, la réalisation du film a été comme un jeu auquel les protagonistes, tous des copains, se sont livrés, histoire de s'amuser, de passer de bons moments entre amis. S'exprimant sur ce film, le réalisateur, Yacine Bendjemline, a expliqué : «On a réalisé ce film avec une simple caméra, un caméscope, juste pour s'amuser», ajoutant : «C'est une expérience que nous avons faite. On a commencé par raconter une histoire, par filmer, comme ça, des situations, puis, pris par le jeu, amusé par l'histoire, on a décidé d'aller jusqu'au bout. On a fait un film et on est allé jusqu'au montage.» Ainsi, le film ne prétend revêtir aucune prétention quelconque, qu'elle soit intellectuelle, artistique ou esthétique. C'est un film simple tant au plan thématique que technique – même s'il est à relever, de ce côté-ci, plusieurs insuffisances, notamment au plan de l'image… Mais en dépit de cela, il est à saluer l'initiative du réalisateur qui, motivé par la passion pour l'image, a imaginé une autre manière de faire un film. Il est à relever que ce film se distingue par une belle particularité : il se fait, se construit au fur et à mesure que la caméra filme, c'est-à-dire sur le tas ; on y perçoit et décèle de grands et forts moments d'improvisation et ces instants de composition de situations parfois hilarantes, accordées les unes aux autres, témoignent en beauté d'un jeu convivial, innocent.