Prévision n Réunis durant deux jours à l'initiative de la Ligue arabe, des spécialistes ont estimé à «plusieurs dizaines de millions» les besoins de l'Europe en matière de main-d'œuvre d'ici à 2020. Des experts de pays du Maghreb et d'Europe ont proposé, hier, vendredi, le renforcement de l'immigration légale pour réduire les flux de clandestins en Méditerranée, à l'issue d'une réunion à Tunis. Ces experts et représentants d'organismes internationaux, parmi lesquels l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) ont préconisé la mise en place d'une «stratégie gagnant-gagnant» sur la base d'accords entre les pays du Maghreb pourvoyeurs de travailleurs et l'Union européenne (UE)». L'accent a été mis sur l'urgence de discussions entre l'Europe et le Maghreb sur l'élargissement des canaux de l'immigration légale», a indiqué Ibrahim Awad, directeur du Programme des migrations à l'Organisation internationale du travail (OIT). Les discussions ont porté sur la création d'un organisme chargé de déterminer les besoins de l'Europe en main- d'œuvre et évoqué une nécessaire harmonisation des politiques des pays de l'UE en matière d'immigration. Un document adopté à la fin de la réunion insiste en outre sur une contribution des pays d'accueil des migrants à la réduction de la pauvreté dans les pays d'origine par le financement de petits projets dans les régions démunies. Le texte souligne aussi l'intérêt d'encourager les transferts de fonds par les immigrés pour des «investissements productifs» dans leurs pays d'origine. Chedly Neffati, secrétaire général adjoint de la Ligue arabe, a déploré le «manque d'une volonté politique» de la part de l'UE pour discuter d'un système de quotas d'entrées des travailleurs maghrébins eu Europe. Rappelant que les pays du Maghreb collaborent avec l'UE pour lutter contre l'immigration illégale, il a indiqué, à titre d'exemple, que les gardes-côtes tunisiens ont empêché l'arrivée en Europe de 70 000 clandestins originaires de 63 pays durant l'année 2006. Le littoral méditerranéen des pays d'Afrique du Nord, notamment l'Algérie, la Libye, le Maroc et la Tunisie, sert de point de départ vers l'Europe aux clandestins originaires du Maghreb et d'Afrique subsaharienne.