La Banque du Sud, qui se veut une réponse latino-américaine au Fonds monétaire international (FMI), sera lancée demain à Buenos Aires au cours d'une cérémonie à laquelle participeront les présidents des sept pays d'Amérique du Sud impliqués dans ce projet, porté par le Venezuela. La banque, qui sera dotée au départ d'un capital de sept milliards de dollars, est née de l'impulsion du président vénézuélien Hugo Chavez, dans le cadre de sa croisade contre les Etats-Unis et les institutions financières internationales comme le FMI, qu'il considère comme des «instruments de Washington» ayant appauvri les peuples d'Amérique latine. La Banque du Sud rassemble pour le moment le Venezuela, le Brésil, la Bolivie, l'Equateur, l'Argentine, l'Uruguay et le Paraguay, et aura pour vocation le financement des projets de développement dans la région. La quote-part de chaque pays au capital de la banque n'a pas encore été déterminée, tout comme la répartition des droits de vote, a indiqué une source officielle argentine. Les sept pays fondateurs ont soixante jours à compter du lancement officiel de la banque dimanche pour trouver un accord sur les modalités de son fonctionnement. La Banque du Sud aura son siège à Caracas et les sept pays fondateurs espèrent obtenir l'adhésion des cinq autres pays sud-américains: le Chili, la Colombie, le Pérou, le Guyana et le Surinam. Statutairement, la Banque du Sud devra limiter ses activités à la seule Amérique du Sud. «La banque du Sud n'est contre personne, elle est pour l'Amérique du Sud», avait affirmé le mois dernier à Washington le ministre vénézuélien de l'Economie Rodrigo Cabezas, interrogé sur les motivations du lancement de cette institution. Robert Zoellick, président de la Banque Mondiale, avait assuré quelques jours plus tôt que cette nouvelle institution financière internationale ne faisait pas d'ombre à la sienne.