Première Journalistes et diplomates n'hésitent pas à qualifier ce sommet de fondateur en ce qu'il devrait permettre de réfléchir «ensemble l'approche vis-à-vis des problèmes de la région». Pour la première fois dans leur histoire, pas moins de dix chefs d'Etat et de gouvernement des pays de la Méditerranée occidentale se réuniront du 5 au 6 décembre à Tunis. Ce sommet, qui réunira les dirigeants du Maghreb (Algérie, Maroc, Libye, Mauritanie et Tunisie) et d'Europe du Sud (Espagne, Portugal, Italie, France et Malte), sera essentiellement consacré à la sécurité et à la coopération. La part de l'Union européenne dans le commerce extérieur des pays du Maghreb central (Tunisie, Algérie, Maroc) est d'environ 66% tandis que sa part dans le total des investissements directs étrangers est de 57%. Le président français Jacques Chirac est arrivé, hier, mercredi, en fin d?après-midi, à Tunis, pour une visite d?Etat de trois jours et devra prendre part à ce sommet. Le président de la Commission européenne, Romano Prodi, et le haut représentant européen pour la politique étrangère, Javier Solana, participeront aussi à ce sommet euromaghrébin «dialogue 5+5», a annoncé, hier, mercredi, un communiqué de la délégation de la Commission européenne à Tunis. La capitale tunisienne s?est préparée activement à cette grande rencontre. Journalistes et diplomates n'hésitent pas à qualifier ce sommet de fondateur en ce qu'il devrait permettre, malgré son caractère informel, de réfléchir «ensemble l'approche vis-à-vis des problèmes de la région» pour que huit années après son lancement, le processus de Barcelone soit en phase avec les grands bouleversements mondiaux. Ce sommet, ajoute-t-on, devrait permettre de réimpulser le dialogue euro-arabe et permettre une construction «non risquée». De son côté, «la Fédération internationale des ligues des droits de l'Homme a adressé une note aux chefs d'Etat participant au sommet sur la situation très préoccupante des droits de l'Homme en Tunisie», selon ce communiqué obtenu, hier, mercredi. M. Chirac a déclaré lors d'un point de presse avoir, à cette occasion, «touché un mot au président Ben Ali» du cas de l'avocate Nadia Nasraoui en grève de la faim depuis le 15 octobre pour protester contre les harcèlements dont elle fait, selon elle, l'objet de la part des autorités tunisiennes. Mais il a minimisé les atteintes aux libertés en affirmant que «le premier point des droits de l'Homme, c'est manger, être soigné, recevoir une éducation et avoir un habitat». «De ce point de vue, il faut bien reconnaître que la Tunisie est très en avance sur beaucoup de pays», a ajouté M. Chirac.