Prenez le champion en titre, l'Entente de Sétif, il en est à son cinquième entraîneur en une année : Rachid Belhout (qui se trouve depuis le début de saison à l'ASO Chlef), qu'a remplacé dès la phase-retour l'actuel sélectionneur national Rabah Saâdane, puis le Suisse Charles Roessli durant l'intersaison avant de quitter le banc après quelques matchs en début de saison et enfin Noureddine Saâdi, poussé par une frange de supporters vers la sortie. Dans cette répartition à cinq temps, le plus chanceux a été sans conteste Saâdane qui, en moins de six mois, a touché 800 millions de centimes et deux titres : championnat et Ligue des champions des clubs arabe. Le plus veinard, n'est autre que Roessli qui a ramassé presque l'équivalent de Saâdane juste pour assurer une préparation catastrophique de l'équipe et jouer quelques matchs de championnat. Saâdi, pour sa part, a pu sauver la mise en récupérant une partie de son dû avant de quitter précipitamment la capitale des Hauts-Plateaux dans une ambiance tendue, ce qui n'est pas le cas pour Rachid Belhout qui a été, selon lui, floué par la direction de l'Entente. Cette dernière a eu même le culot de vouloir débaucher Belhout de Chlef, avant de jeter son dévolu sur l'Irakien Ameur Djamil qui, aux dernières nouvelles, serait le futur entraîneur de l'Entente. L'exemple sétifien illustre parfaitement la situation des entraîneurs qui prévaut dans notre football où c'est beaucoup plus la rue – de plus en plus exigeante en matière de résultats et violente – qui impose son diktat aux dirigeants au détriment de toutes les règles de la fonction football ou de toute forme de travail scientifique.