Contradiction n «Israël assassine le matin et va négocier la paix le soir», c'est la logique de l'Etat hébreu et c'est sa vision de la paix. Cette intransigeance israélienne a été prouvée pour la énième fois ce matin. En effet, quelques heures avant le début du premier round de négociations de paix entre Israéliens et Palestiniens, l'aviation israélienne a mené, ce mercredi matin, un raid contre la bande de Gaza, ont indiqué des témoins. Ce raid s'est produit dans le nord du territoire. Ces négociations débuteront donc dans un climat de suspicion motivé aussi par la poursuite de la colonisation juive et des opérations israéliennes meurtrières à Gaza. Un «comité de pilotage» chargé de superviser ces négociations, coprésidé par l'ex-Premier ministre palestinien Ahmed Qoreï et la chef de la diplomatie israélienne Tzipi Livni, se réunit à la mi-journée dans un grand hôtel de Jérusalem-Ouest. Cette rencontre doit donner le coup d'envoi des réunions de neuf équipes d'experts de chaque camp, chargées de traiter les questions clés du conflit : le tracé des frontières d'un futur Etat palestinien, la souveraineté sur Jérusalem-Est annexé par Israël, le droit au retour de 4,1 millions de réfugiés palestiniens et la fin de la colonisation. Le président palestinien Mahmoud Abbas a exprimé son mécontentement, surtout en raison de la poursuite de la colonisation en Cisjordanie, où Israël a lancé récemment un appel d'offres pour la construction de nouveaux logements dans le quartier de colonisation de Har Homa. «Deux questions ont été abordées avec Livni (lors d'une rencontre avec M. Qoreï), l'arrêt de la colonisation et les procédures de la négociation. Les deux sujets sont liés et nous attendons une réponse» ce mercredi d'Israël, a dit M. Abbas. «Israël a pris une mesure qui entrave les négociations», a-t-il ajouté en allusion au projet de Har Homa. «J'ai l'intention de m'investir pour tenter de tracer une voie au dialogue et aux négociations avec nos voisins. A Annapolis, nous avons lancé un effort en ce sens, et j'espère qu'il va mûrir et déboucher sur un dialogue sérieux», a dit, mardi, le Premier ministre israélien, Ehud Olmert. L'armée israélienne a, en outre, mené une vaste incursion dans la bande de Gaza, où six activistes palestiniens ont été tués. Le mouvement Hamas, qui contrôle la bande de Gaza, a appelé les négociateurs palestiniens à boycotter les négociations. «Il serait honteux de serrer ces mains trempées de sang», a dit le porte-parole Taher Al-Nounou. Pour le porte-parole de M. Abbas, Nabil Abou Roudeina, ces opérations «renforcent les doutes sur la volonté d'Israël d'assurer le succès des négociations».