Secours n Les dix familles sinistrées de Hydra seront relogées incessamment dans des appartements neufs et dotés des commodités nécessaires à la cité Belle-Vue de Aïn Bénian. Sitôt remis de la surprise et du choc dû à l'explosion passée, une immense chaîne de solidarité s'est mise en branle. Tous les riverains sont venus au secours des rescapés, notamment ceux dont les habitations ont subi de sérieux dommages. Au nombre de dix, les familles sinistrées n'ont manqué de rien. En l'absence de ces dernières, c'est un habitant du quartier qui l'assure. «Le soir même de l'attentat, nous avons offert tout ce dont pouvaient avoir besoin les sinistrés : repas chauds, literies… Pour nous, c'est plus qu'un devoir. Je me dis toujours que l'attentat aurait pu avoir lieu plus près de ma maison et c'est moi qui me serais retrouvé dans leur situation, dehors avec mes enfants, en plein hiver de surcroît. J'ai même proposé à une famille de venir s'installer chez moi le temps d'être relogée. Elle a refusé car elle est hébergée par un proche parent non loin d'ici. Mais, croyez-moi, j'étais prêt à héberger ses cinq membres le temps qu'il faudra. C'est un devoir», affirme Mohamed, un quinquagénaire rencontré sur les lieux. C'est lui-même qui nous apprend que nous avons très peu de chance de rencontrer sur place des sinistrés proprement dits (des personnes ayant perdu leurs habitations où un membre de leur famille) surtout après la fin des opérations de recherche. «Certains viennent jeter un coup d'œil, mais la majorité préfère ne pas revivre les horribles images de l'attentat», nous dit notre interlocuteur qui nous informe par ailleurs que les familles sinistrées, habitant pour la majorité des villas mitoyennes au siège de l'ONU, ont été rassemblées à la salle omnisports de Hydra, à quelques encablures de l'endroit. «Oui, c'est ici qu'une dizaine de familles sinistrées ont été acheminées dans la journée de jeudi», confirme un employé de l'infrastructure sportive qui ajoute que les sinistrés n'y ont pas passé la nuit puisqu'ils ont été relogés dans des appartements neufs à Aïn Bénian... L'employé semble être mal informé puisqu'aucune famille n'est encore relogée à Aïn Bénian. Sur place, à la cité des 1000-Logements du quartier de Belle-Vue, l'information du relogement imminent des sinistrés sur les lieux nous est confirmée par les employés de l'APC et de l'OPGI. Un relogement provisoire puisque les familles rejoindront leurs domiciles une fois leurs maisons reconstruites. «Nous les attendons d'une minute à l'autre», nous dit un cadre de l'agence OPGI Hussein Dey, agence de Aïn Bénian. Le soir même de l'attentat, les employés de l'agence ont été instruits par leur hiérarchie pour préparer «au plus vite» dix logements finis et dotés du nécessaire en meuble et literie. «C'est ce que nous avons fait dès le lendemain. Nous avons réquisitionné un bloc situé à l'extrémité de la cité. Tout est fin prêt pour recevoir les dix familles qui prendront possession de leurs nouveaux logements ce soir même ou au plus tard demain, dimanche», nous dit l'employé. Seules les victimes de l'attentat d'Hydra seront relogées puisqu'à El Biar, l'attaque a épargné les habitations et seuls des sièges d'institutions de l'Etat ont été touchés. Même si la cité des 1 000-Logements de Aïn Bénian ne peut pas être comparée au quartier huppé de Hydra, il faut dire que l'endroit choisi pour recaser provisoirement les sinistrés ne manque ni de quiétude ni de commodités. Surplombant la ville côtière, l'endroit offre une vue pittoresque sur la plage et l'hygiène et la propreté entre les blocs sont impeccables. De quoi consoler ces malheureux qui, pour certains, ont perdu des membres de leur famille dans la catastrophe.