Certains Algériens, à défaut de moutons, sacrifient des bœufs qui reviennent, selon nos interlocuteurs, beaucoup moins chers. Toutefois, ce recours adopté par des chefs de famille, soucieux de défendre leurs petites bourses, est, semble-t-il, autorisé par l'Islam. En effet, selon l'imam d'une mosquée au niveau de Dar El-Beïda, la religion musulmane ne voit aucun inconvénient quant au sacrifice du bœuf à la place du mouton. Notre interlocuteur a tenu à nous préciser que pour que cette pratique soit acceptée par l'Islam, le nombre de personnes qui doivent s'associer pour l'achat du bœuf ne doit pas dépasser six. A titre d'exemple, une tête de bovin est estimée actuellement à environ 54 000 DA. Calcul fait, on se retrouve à 9 000 DA la part, pour au moins… 30 kg de viande. Cependant, plusieurs personnes interrogées à ce sujet ne partagent pas cet avis. Et pour cause : le mouton est sacralisé. Omar, un sexagénaire rencontré à Belcourt, nous a déclaré : «A ma connaissance, on ne peut pas égorger de bœufs, d'autant que le Prophète Abraham avait, sur ordre de Dieu, égorgé un mouton pour préserver la vie de son fils.»