Le mouvement citoyen des archs vient de faire une concession au pouvoir en révisant à la baisse, du moins temporairement, le nombre de préalables que celui-ci était sommé de satisfaire avant toute entame de dialogue en vue de la mise en ?uvre de la plate-forme d?El-Kseur. Cette décision a été prise à l?issue d?une seconde session du 23e conclave de l?interwilayas qui a eu lieu ce week-end au CEM Ahmed-Azib à Tizi Ouzou. L?organe délibérant du mouvement citoyen a été convoqué pour examiner notamment les retombées de l?ultimatum lancé, il y a de cela deux semaines, en direction du pouvoir le sommant de satisfaire six préalables, considérés comme gages de bonne volonté de sa part pour l?instauration d?un véritable dialogue. Mais Ahmed Ouyahia, même s?il a répondu dans les délais, s?est seulement contenté de réaffirmer l?engagement de l?Etat à les satisfaire. De ce fait, les délégués venus de douze wilayas du pays faisaient face, tout au long de la nuit de jeudi à vendredi, à un véritable dilemme. Aussi, après débat à la plénière, le consensus s?est dégagé en faveur d?une réponse bâtie sur le modèle du «oui, mais?». La réponse de Ahmed Ouyahia est, dans la forme, «un acquis pour le mouvement citoyen, mais elle demeure toutefois en deçà des attentes et des aspirations de la population», déclare l?interwilayas. Cette dernière réaffirme tout de même «sa disponibilité à aller à une éventuelle rencontre avec les représentants de l?Etat pour la mise en ?uvre de la plate-forme d?El-Kseur», tout en admettant que sur les six préalables dont elle avait exigé la satisfaction immédiate, deux «nécessitent une concertation entre les deux parties en vue de leur prise en charge effective». Il s?agit de l?amnistie et de la franchise fiscale ainsi que de la révocation des indus élus. Pour autant, le mouvement citoyen souligne que les quatre autres préalables «peuvent être appliqués immédiatement». Aussi, décide-t-il d?attendre de voir le pouvoir les satisfaire avant de s?asseoir à la table des négociations. Il s?agit de la levée des poursuites judiciaires, de la libération de détenus, de la prise en charge du contentieux Sonelgaz et de la réintégration des travailleurs licenciés. Par ailleurs, le 23e conclave a été déclaré ouvert jusqu?au 11 décembre prochain, date à laquelle l?interwilayas devra se réunir pour faire le point de la situation. Une réponse positive de la part du gouvernement amènera, à coup sûr, les archs à préparer activement le dialogue, et à cet effet, ils devront plancher sur l?élection de la délégation qui sera chargée de rencontrer les représentants de l?État. Le délégué de Bouira, Hakim Kacimi, n?a pas caché son optimisme, en déclarant qu?il a l?espoir de revenir le 11 décembre prochain fêter la victoire. Belaïd Abrika, qui a présidé le bureau du conclave, a eu une pensée pour les contestataires au sein de la Cacd et des autres structures relevant des différentes wilayas. Il a estimé que, hormis les neuf délégués exclus du mouvement, les autres, qui ont différé leur participation pour une raison ou une autre, peuvent réintégrer le giron. Enfin, l?interwilayas a dénoncé vigoureusement la hogra et les «pratiques policières ainsi que la radiation arbitraire» dont sont l?objet les enseignants «remplacés par des diplômés universitaires longtemps marginalisés servant à présent de roue de secours pour les besoins de la circonstance».