Depuis l'appel d'ahmed ouyahia Les “dialoguistes” reculent, reculent... Le dernier conclave de l'Interwilayas, tenu à Tizi Ouzou, a débouché sur des concessions de taille faites au pouvoir qui évolue désormais sur du velours. L'empressement des archs “dialoguistes” à aller à un dialogue au rabais, et plus vite que la musique, quitte, pour ce faire, à abandonner en cours de route de lourds préalables considérés pourtant comme “l'âme du mouvement”, cache mal des négociations secrètes entamées dans les coulisses. Le dialogue a-t-il déjà eu lieu ? L'opinion demande à savoir. Le dernier conclave de l'Interwilayas, tenu à Tizi Ouzou, a débouché sur des concessions de taille faites au pouvoir qui évolue désormais sur du velours. Ainsi, la plénière d'Azib-Ahmed exige simplement la prise en charge de quatre incidences sur les six, arrêtées préalablement au conclave de Raffour (Bouira) en août dernier. Pour que le dialogue soit entamé officiellement et publiquement, il suffit que le pouvoir accède à quatre revendications : levée des poursuites judiciaires à l'encontre des délégués ; libération des détenus du mouvement citoyen ; prise en charge du contentieux Sonelgaz, et, enfin, réintégration des travailleurs licenciés dans le cadre du mouvement. exit donc la révocation des “indus-élus” issus des élections rejetées par les archs et exit l'amnistie fiscale au profit de la Kabylie qui a subi de lourds préjudices économiques depuis le déclenchement des évènements tragiques du printemps noir. Ces deux “incidences” passées à la trappe “nécessitent une concertation entre les deux parties en vue de leur prise en charge effective”, lit-on dans la déclaration finale du conclave dans laquelle est expurgée l'expression “pouvoir maffieux et assassin”. Maintenant que le dialogue est sur le point de commencer, dans sa version protocolaire et officielle, le pouvoir n'est plus “maffieux et assassin”, lui qui a sur la conscience un génocide de 123 assassinats. Les délégués de l'Interwilayas recommandent donc une sorte de rencontre préliminaire ; une proposition qui avait fait l'objet d'un rejet catégorique par la plénière de Raffour. À l'époque, les partisans de cette proposition, à l'instar de Hakim Kacimi du Comité citoyen de M'Chedallah (Bouira), ont été pris en flagrant délit de négociations avec un émissaire d'Ouyahia. Qu'y a-t-il de changé depuis quatre mois pour que les archs cèdent du terrain ? La réponse du gouvernement a-t-elle convaincu les archs ? “Si, dans la forme, cette réponse est un acquis pour le mouvement citoyen, elle demeure toutefois en deçà des attentes et des aspirations de la population”, constate la déclaration de l'Interwilayas d'Azib-Ahmed. En revanche, les “non-dialoguistes”, qui n'ont pas cautionné le conclave de l'Interwilayas, y voient dans les résolutions adoptées à Tizi Ouzou un recul, synonyme de compromission. “Tout ce qui s'est fait à Azib-Ahmed n'engage en rien le mouvement des archs”, objecte Hocine Mammeri, délégué du arch de Larbaâ Nath Irathen (voir entretien). En revanche, les dialoguistes qui réitèrent leur disponibilité à une prise de langue avec le pouvoir, sont en plein dedans dans le processus du dialogue. Un dialogue à n'importe quel prix et pratiquement sans conditions, car pour le moment, c'est le mouvement citoyen “aile dialoguiste” qui fait des concessions. Et ce n'est pas étonnant de voir demain le pouvoir poser ses conditions sur ce dialogue de mise en œuvre de la plate-forme d'El-Kseur. “Nous sommes confiants quant à une prise en charge effective de la plate-forme d'El- Kseur dans le cadre de ce dialogue”, estime-t-on dans les rangs des dialoguistes. l'éloignement de la ligne originelle imprimée au mouvement citoyen, notamment lors du conclave de Raffour, dans la wilaya de Bouira, n'a pas laissé indifférents les segments “non dialoguistes” des archs. Ces derniers, que ce soit à Tizi Ouzou ou à Béjaïa, avertissent contre le marchandage du sang des martyrs. Les délégués réunis en conclave extraordinaire à Akbou, jeudi dernier, mettent en garde “tous ceux qui seraient tentés de prendre langue avec le pouvoir maffieux et assassin avant la satisfaction des préalables posés par le mouvement citoyen”. Beaucoup de monde se démarquent de cette option dialoguiste qu'ont prise certains délégués. En effet, les habitants de la cité CNEP et du boulevard colonel-Amirouche, de la ville des Gênets, se démarquent de cette option de “dialogue de la honte avec le pouvoir maffieux et assassins”. Ils soupçonnent certains délégués reconvertis en dialoguistes de courir derrière quelques privilèges personnel et matériel. Cette démarche ne vise ni plus ni moins qu'à discréditer et à brader 32 mois de combat citoyen, selon la même déclaration. C'est que l'option de dialogue, version Ouyahia ne fait pas le consensus au sein des archs. Si donc certains délégués se préparent déjà au dialogue en ajustant leurs cravates, d'autres, en revanche, sont à mille lieues d'une telle démarche, car ils y voient une normalisation politique de la Kabylie en prévision de la présidentielle. Et pour ce faire, il faut faire éclater le mouvement citoyen par un dialogue non consensuel qui ne vise pas, à vrai dire, le règlement de la crise de kabylie. Ce dialogue est un élément du plan de normalisation exécuté par les sous-traitants du pouvoir. C'est pourquoi que le dialogue d'Ouyahia répond à un cahier des charges occulte. D'ou les concessions des archs. Y. A.