Dans la première salle de classe d'environ 8 m sur 5, crèchent 4 familles, séparées par des draps ou des couvertures. Elles viennent du Douar Bouaichène à 2 km du chef-lieu de la commune de Sidi Ghilès. Elles ont été évacuées par la protection civile. «c'est une sakia pas un oued qui se remplit chaque hiver, mais cette année, avec ces intempéries, nous avons craint le pire. En 2001, il nous a tout pris», nous dira el-hadja oum el-kheir Wahiba. sa fille, une jeune adolescente de 15 ans et brillante élève au CEM, se désole de la perte de ses affaires scolaires. «cela s'est répercuté sur mes résultats. J'ai eu 12 de moyenne alors que je n'obtenais pas moins de 16/20. Ma sœur Djamila, qui est en 3e année, a chuté de 14 à 9 de moyenne. J'espère récupérer mes résultats pour le 2e trimestre», nous confie-t-elle. «Nous sommes sortis les mains sur la tête. Nous avons quasiment tout perdu : les meubles, les habits… D'ailleurs, ce sont nos proches et nos voisins qui nous ont donné de quoi nous couvrir pour nous protéger du froid glacial. Au douar Bouaichène, nous sommes 2 familles à avoir été sérieusement touchées», ajoute sa mère. «Est-ce une vie ça ? on cherche de l'aide pour se mettre à l'abri», reprendra-t-elle. «Chaque année, on égorgeait le mouton, on allait se recueillir au cimetière pour demander la ‘'rahma'' pour nos morts, je préparais la sadaka, mais, cette année, je suis désespérée et démoralisée. Ma famille est dispersée. Je voulais accueillir mes 2 garçons qui venaient de l'armée avec les bonnes choses qu'ils aiment, mais impossible !», continuera-t-elle en pleurant. Sa fille nous raconte le calvaire qu'elle a vécu : «le dimanche 25 novembre, nous commencions à voir de l'eau dans la cour de notre maison. Le lendemain, nous avons tout nettoyé, mais le mardi nous avons été surpris par les crues de l'oued. Heureusement que les agents de la protection civile sont intervenus. vers 22h, ils ont été contraints de casser les murs pour évacuer rapidement les eaux boueuses.»