Richesse Le rahaba est un chant dont les racines remontent aux origines les plus lointaines. Il a une valeur culturelle et historique qui justifie tous les efforts nécessaires à sa conservation. Les régions rurales de Khenchela sont toujours attachées à leurs traditions culturelles, d?où le souci de conserver le patrimoine populaire collectif. Les habitants de cette région s?emploient à perpétuer et à préserver les ch?urs de rahabas, un genre de chant ancestral que l'association El-Assala de Tamza se propose de protéger dans son authenticité auressienne. L?objectif de cette association, créée récemment, est d?assurer la continuité des traditions entre les générations et la conservation du cachet originel du genre raïa qui se distingue par la qualité de l?art vocal. Ainsi, El-Assala travaille à répandre ce chant, à le promouvoir au sein des nouvelles générations, établissant un trait d?union entre les différentes couches sociales. Ce chant séculaire, qui constitue un aspect particulièrement attrayant du folklore de la région, est pratiqué dans les mariages ou les circoncisions, ou encore lors des réjouissances marquant la fin des moissons ou le début des labours. Lors des cérémonies, les ch?urs portent des habits d'apparat que sont le chèche, la gandoura et le burnous immaculés, ajoutant à cela une grâce et une lumière qui se détache dans la nuit à la faveur de la pleine lune ou d'un grand feu de bois, donnant ainsi naissance à un effet d?optique ? et même affectif ? sensationnel. Les ch?urs de rahabas ne doivent pas dépasser dix chanteurs, dont le répertoire se rapporte aux thèmes de société, ou à des événements historiques et nationaux, comme la guerre d'Indépendance. Pour M. Belkacem Soualmia, le président d'El-Assala, les rahabas demeurent cantonnés dans les Aurès et leur art n'a pas connu la diffusion nationale et étrangère qu'il mérite. L'association inscrit son objectif dans cette volonté déterminée de diffuser cet art ici comme ailleurs, et ce, en formant des artistes dans la pure tradition auressienne. El-Assala a donné de nombreux spectacles, en diverses occasions, comme elle aspire à se faire connaître davantage, pour peu que les moyens nécessaires soient disponibles. Les rahabas de Tamza, qui devraient se produire au cours du mois de décembre en France, dans le cadre de l'Année de l'Algérie, considèrent que leur art ne manquera pas de gagner de nouveaux adeptes et de contribuer à l'enrichissement et à l'épanouissement de la culture et du patrimoine algériens, donc à sa préservation.