Métamorphose n Abdelkader Amrani nous a vraiment habitués à mieux ces dernières années, et plus précisément ces quatre dernières saisons lorsqu'il était à la barre technique de l'ASO Chlef. Quatre belles saisons qui ont permis à l'équipe chélifienne de passer de la seconde division aux premières loges de la Nationale I avec au passage un premier trophée historique de Coupe d'Algérie (2005) et une participation en Coupe de la CAF à deux reprises. Mais voilà qu'à l'été 2007, l'entraîneur Abdelkader Amrani, sollicité par l'USM Alger, décide de changer d'air pour aller nourrir d'autres ambitions et explorer d'autres horizons. Seulement, l'aventure usmiste, qui débuta pourtant sur des chapeaux de roue, cala sec et contraint Amrani, pour des problèmes de vestiaire surtout, de quitter le club de Soustara. On s'est dit alors que le milieu algérois ne lui convenait pas, lui qui avait pour habitude de travailler sur la durée et avec des effectifs rajeunis dans la perspective de construire. Mais ce n'est pas pour ce profil qu'il est sollicité en urgence par le club de sa ville natale, Tlemcen, qui se débat dans les profondeurs du classement. Amrani tente alors de jouer au sauveur, mais la dernière défaite concédée à domicile contre l'USM Blida précipite son départ. Il confie à la presse que la situation était catastrophique chez les Zianides et que ses exigences de renforcer l'équipe n'avaient pas de grandes chances d'aboutir, c'est pourquoi il ne voudrait en aucun cas cautionner la descente aux enfers du WAT. Mais voilà que de l'autre bout du pays, le président de l'USM Annaba, Aïssa Menadi, limoge son nouvel entraîneur, le Français Robert Buigues, quinze jours seulement après sa venue à la Coquette et un seul match dirigé depuis le banc de touche ! C'est le quatrième entraîneur qui saute dans ce club depuis le début de la saison, soit un véritable record. Jugez-en : Abdelkrim Latrèche, qui avait réalisé l'accession en Nationale I, est vite remplacé par Kamel Mouassa qui, à son tour, laisse sa place à Sid-Ahmed Slimani. Ce dernier ne fera pas long feu lui aussi et voit débarquer un inconnu au bataillon, le Français Robert Buigues. Et à qui Menadi fait-il appel, d'après-vous, pour remplacer Buigues ? Bien vu : Abdelkader Amrani qui attaque son troisième club en six mois. C'est dire que les quatre saisons passées à l'ASO ont donné de l'appétit au Tlemcénien pour rattraper son retard en matière de bougeotte. Et avec Menadi il sera certainement bien servi car au moindre faux pas, il sera le cinquième larron à être débarqué d'un club pris tout d'un coup par un homme qui ne compte plus les milliards de ses sponsors et fait fi de toute considération d'ordre éthique ou sportif. Tant pis pour Menadi, mais dommage pour Amrani. Dommage pour le football tout court.