Logique n Tout est question de réglage. Chaque nouvelle mesure dans quelque domaine que ce soit, apporte son lot de déconvenues et de désordre. C' est aux responsables, après, d'effectuer les rectificatifs adéquats pour une application efficiente sur le terrain. Or, la même pression sur les agences de contrôle technique est constatée. La fureur des automobilistes concernés par cette opération est palpable à l'entrée de chaque agence présentant ce genre de service au niveau de la wilaya d'Alger. Pour ceux qui ont un rendez-vous, l'attente est certainement longue mais au moins à la fin, ils sont sûrs d' avoir leurs PV. Pour les autres rien n'est moins sûr. Mais alors, à quoi est dû, cette fois encore, ce malaise ? Pour beaucoup, c'est le laisser-aller des automobilistes qui se présentent à la dernière minute, qui est derrière ce désagrément. Cette explication simpliste ne semble pas suffisante. «Nous n'avons pas chômé depuis juillet dernier. Nous avons rempli nos quotas journaliers à chaque fois et nous travaillons majoritairement sur rendez-vous», informe M. Aïtour cogérant de l'agence de contrôle technique privée Maprod, sise à la Zone industrielle de Gué-de-Constantine. Pour notre interlocuteur, le vrai problème se situe ailleurs. Il s'agit des quotas réglementaires auxquels doivent s'astreindre les agences. «Toutes les agences sont tenues de respecter le quota qui est de pratiquement 30 véhicules par ligne de contrôle et par jour. Nous avons deux lignes opérationnelles, donc nous ne pouvons pas contrôler plus de 60 véhicules par jour», explique-t-il. «Nous avons formulé une demande pour l'exploitation d'une troisième ligne, mais nous n'avons pas encore reçu de réponse.» A l'origine, la décision d' instaurer des quotas pour le passage des véhicules était un gage pour un contrôle efficace. Selon les législateurs, chaque visite doit durer 20 minutes. Les horaires d'ouverture étant fixés de 8h à 17h. «Avec une équipe importante, nous réussissons à effectuer le contrôle du véhicule en moins de 20 minutes. Mais malgré cela, nous sommes obligés de nous astreindre aux quotas réglementaires. Nous pourrions assurer plus de visites si l'Etat revoyait à la hausse le nombre de contrôles autorisés.» Au problème de quotas viennent se greffer d'autres difficultés plus pratiques cette fois. «Pour l'opération de contrôle des véhicules immatriculés entre 2001 et 2004, les automobilistes ont été pénalisés par les retardataires de la vague précédente (les véhicules de plus de 6 ans d'âge)». Les retardataires ont été pris en priorité, ce qui a engendré un effet boule-de-neige différant le contrôle des véhicules censé être effectué dès le 1er juillet 2007. Par ailleurs, et même si l'Etat n'a pas établi un ordre de priorité de passage selon le type de véhicule, les responsables des agences, logiquement, accordent la primeur aux véhicules de transport de marchandises et de transport en commun de voyageurs, aux taxis et aux entreprises. Ceci s'explique d'abord par le fait que ses véhicules constituent le «gagne-pain» de leurs propriétaires et ensuite pour une considération moins avouable qui est les tarifs des prestations qui sont plus élevées que pour un véhicule de tourisme. Autre cas de priorité attribué par les agences sont les entreprises conventionnées. «Nous ne pouvons pas refuser à une entreprise qui possède un parc automobile important et qui de surcroît est une cliente régulière de notre agence de prendre en charge ses véhicules. Cela tombe sous le sens», explique M. Aïtour.