Résumé de la 15e partie n La bête attaque une jeune fille, dans une île formée par les bras d'un ruisseau. Avec son arme, elle lui ouvre le poitrail et la précipite dans l'eau. La bête disparaît aussitôt. Quand Antoine arrive, il trouve encore la jeune fille sous le coup de l'émotion. — Je l'ai précipitée dans l'eau, dit-elle. Sa sœur, plus émue encore qu'elle, ne parvient pas à parler. — Elle s'est jetée sur moi, alors j'ai paré avec mon bâton… Je lui ai ouvert le poitrail… elle est tombée dans l'eau… elle a essayé de regagner la berge, mais je l'ai menacée, alors elle a compris, elle a préféré fuir ! Et elle montre son bâton, encore taché du sang de la bête. Antoine est admiratif : — comment cette jeune fille a-t-elle pu affronter un tel monstre ? Il demande à ses hommes de relever les traces de la bête. — Il s'agit des mêmes traces, dira-t-il, un loup qui a passé et repassé à plusieurs reprises la rivière. Et il demande à Marie-Jeanne de lui décrire la bête. — Il a la taille d'un gros chien, dit la jeune fille, il est plus gros par-devant que par-derrière… il a une tête très plate, la gueule noire, le col gris et le dos noir… — Tu as dû être effrayée, dit-il à la jeune fille. — Pas du tout, il serait revenu, je l'aurais tué ! Antoine, admiratif, écrit au ministère, exaltant celle qu'il appelle «la pucelle de Paulhac». «Cette fille, dit-il, a, peut-être, blessé à mort la bête… en tout cas, il est bon que cette tragédie arrive vite à son terme !» La bête va se calmer quelque temps, puis le 13 septembre, elle refait surface. Une fillette du Pépinet se rendait dans les bois quand elle fut surprise. La bête, sans quartier, la tue et l'emporte. Cependant, ses parents, ne la voyant pas revenir, partent à sa recherche, suivis par des paysans. Ils ne tardent pas à trouver sa coiffe et son bâton, fiché en terre. — Ma fille est perdue, s'écrie le père. Un peu plus tard, on retrouve les restes, des morceaux de chair ensanglantés qu'on ramène dans un linge. Dès que la mère les voit, elle se met à pousser des cris déchirants. — Ma fille ! Ma fille ! Même les hommes, endurcis pourtant par les peines de la vie, ne peuvent retenir leurs larmes, tant l'émotion était à son comble. Antoine, lui aussi, est venu au village. Il a compati au malheur des parents et promet de tout faire pour débarrasser la contrée de la bête. Arrivé à sa résidence, il écrit aussitôt à l'intendant du Languedoc pour se plaindre que le secours de la louveterie n'est pas encore arrivé. «Sans ce secours, je ne pourrai rien faire, se plaint-il, c'est nécessaire pour ma mission !» Mais avant qu'il ne poste la lettre, il ajoute, en post-scriptum : «Deux valets et douze chiens viennent d'arriver ! enfin, ce que j'attendais arrive...; Nous allons nous mettre au travail !» (à suivre...)