Résumé de la 14e partie n La bête attaque encore, donnant l'occasion, au nouveau chasseur dépêché par le roi, de constater ses pouvoirs de nuisance. Antoine de Beauterne fait les premiers constats. Rien ne permet de parler d'une bête fantastique, envoyée pour terroriser les paysans, mais d'une bête commune : le loup. «toutes les traces, explique-t-il, sont celles d'un loup ! c'est peut-être une bête cruelle qui a pris goût à la chair humaine, mais c'est un loup !» Cependant, les Denneval, continuant à activer dans la région, veulent lui suggérer d'organiser des battues ensemble. — «Non, dit Antoine, il ne faut pas poursuivre la bête. Si on la fait fuir, elle change constamment de lieu et fait des massacres. Il est préférable qu'elle se sente en sécurité, c'est seulement ainsi qu'on pourra l'avoir !» De plus, c'est l'époque des fenaisons, il est difficile de mobiliser les paysans pour les battues et les chasses. Ce n'était pas le cas des Denneval qui réquisitionnaient les paysans, les empêchant de travailler. Cependant, le mauvais temps demeure un obstacle pour les chasseurs. Il ne cesse, depuis plusieurs jours, de pleuvoir et le ciel se couvre de brouillard. Il faut donc attendre que les pistes soient praticables pour essayer de retrouver la bête. Le 18 juillet, un ordre de Paris vient mettre fin à la mission des Denneval. On ne peut vraiment pas dire qu'on les regrette dans le pays du Gévaudan. Antoine, qui veut en finir avec la bête et qui a étudié le terrain, constate que le terrain sur lequel évolue la bête, est fortement accidenté. Il lui faut des renforts en hommes, mais surtout en chiens, capables de courir comme la bête et de la rattraper. Le syndic Lafont, à l'écoute du gentilhomme, transmet la demande à Paris. Cependant, à Paris les démarches prennent beaucoup de temps, parce qu'elles doivent passer par plusieurs services. Un gentilhomme du Haut-Vivarais, le comte de Tournon, vient voir Antoine. — Je mets à votre disposition tout mon équipage. Un équipage qui correspond à un piqueur, trois cors de chasse et une meute de 19 chiens. Les deux hommes sympathisent et vont travailler ensemble. Ils décident de faire une battue, le dimanche 11 août. Mais ce jour-là, une jeune fille devait rencontrer la bête et en faire un portrait à Antoine. Marie-Jeanne Valet, âgée de 19 ans, allait à Paulhac, à la métairie de Broussous, avec sa cadette Thérèse. Les deux filles traversent une île formée par les bras d'un ruisseau, quand la bête qui les suivait depuis un moment, les attaque. — Attention ! crie Thérèse Mais Marie-Jeanne, qui va toujours avec une sorte de bâton à baïonnette, dresse son arme. Au moment où elle tombe sur elle, elle reçoit un coup au poitrail. — Tiens ! sale bête ! La bête hurle et tombe dans l'eau. Elle roule à plusieurs reprises, lève une patte et essaye de se redresser. Mais Marie-Jeanne est là et dresse son bâton, alors, piteusement, la bête se traîne jusqu'à la berge où elle disparut. (à suivre...)