La demande des produits de consommation, qui croît de façon vertigineuse pendant le mois de Ramadhan, a accéléré le phénomène de la hausse des prix à Souk Ahras où les prix affichés contrarient les prêches et les appels à la solidarité par ce mois de générosité et de mansuétude. Au deuxième jour, les produits de consommation, prisés pendant ce mois sacré, sont cédés à des prix imaginaires. Ainsi, les dattes oscillent, malgré leur abondance, entre 300 et 400 DA le kilo, et les pommes et poires de calibre douteux sont vendues à 120 DA/kg. La salade et les olives ont respectivement atteint 100 DA et 300 DA. Idem pour les pêches, la tomate, la carotte, l'ail, voire le persil. Le marché des viandes a, malgré la concurrence des produits congelés, connu à son tour, une flambée depuis quelques jours. La viande ovine ou bovine n'est jamais cédée à moins de 700DA/kg et la volaille demeure inexorablement chère. C'est en vedette que les œufs, vendus à 10 DA l'unité, reviennent lors des commentaires et discussions qu'engagent inlassablement les pères de famille au sujet des prix exorbitants affichés par les commerçants de Souk Ahras. Laminés déjà par les dépenses des premiers jours du mois de jeûne, les citoyens sont encore soumis à rude épreuve dans deux semaines. Les vitrines bien achalandées des commerces d'effets vestimentaires et des buralistes annoncent une rentrée scolaire difficile à assumer par une majorité. Les smicards, les compressés de Papierosa (usine de papier) et les autres entreprises publiques dissoutes, les milliers de chômeurs qui arpentent à longueur de journée les artères d'une ville où seules les pizzerias font florès et où les projets d'investissements productifs ne se comptent même pas sur les doigts d'une seule main,en connaissent un bout.