Entraîneur de football Une profession aussi ingrate qu?exaltante où l?on risque même de mourir ou d?en accélérer le processus. Aussitôt arrivé dans un club, un coach souvent ne défait pas sa valise. Il reste devant la porte et au moindre faux pas, cet homme seul sait ce qu?il a à faire. On ne met pas aussi facilement dehors une équipe qui ne gagne pas ou des dirigeants qui font les mauvais choix, mais un entraîneur est, par «définition», un fusible protecteur qui saute le premier. Un métier terriblement stressant, mais aussi passionnant, voire excitant pour ceux qui l?exercent profondément. Noureddine Saâdi, le désormais ex-entraîneur du MCA et celui qui a un peu inspiré ce dossier, est peut-être le plus vieil entraîneur en activité, après le cheikh Kermali. Vingt-deux ans sans relâche, ça use énormément. Aujourd?hui, et avant même la fin de la phase aller, puisqu?il reste quelques matches en retard, Saâdi est le dixième entraîneur prié de plier bagage. C?est-à-dire que moins de la moitié des clubs de la Nationale I ont déjà changé de coach, soit un phénomène qui s?accélère et qui rend le football plus instable. Voire moins performant, du fait qu?un travail à moyen et long termes devient impossible. Les résultats, rien que les résultats. Après Bouchouika (CAB), limogé dès la première journée puis Mezlini son successeur, Latrèche (CABBA), qui a pourtant rebâti l?équipe et lui a permis de se maintenir en Nationale I alors qu?elle se dirigeait tout droit vers la relégation, Bacha (CRB), Hadj Mansour (ESS), Sandjak (JSK), agressé, lui, par des supporters, Benzekri (JSMB), Brouet (USMA), Ifticène (USMB), c?est au tour de Saâdi de se voir écarté. Et si pour tous ces techniciens, le départ était plus ou moins «justifié» puisque lié à des résultats, ou non-atteinte d?objectifs précis, celui de Saâdi a soulevé un tollé général, car son équipe est cinquième au classement général avec 22 points, deux matches en retard et à six points du leader. En 43 rencontres avec le Mouloudia d?Alger, Saâdi n?en a perdu que 6 (1 en Nationale II et 5 depuis le début de l?actuelle saison). Un peu plus général, en 151 matches avec l?USMB, l?ESS, l?USMA et le MCA, soit cinq saisons, il n?a connu la défaite que 25 fois. Les chiffres restent implacables ! Viré pour bons résultats, comme l?avait souligné un confrère, reste la dernière trouvaille de nos dirigeants qui ne savent pas, le plus souvent, distinguer entre un manager à l?anglaise et un manager général tout court. Et là, c?est un autre débat.