L'année 2001 qui vient de s'achever n'a pas été de tout repos pour les coachs. Il faut dire que c'est une corporation particulièrement exposée aux aléas et aux humeurs des dirigeants et de la vox populi. Ce sont là les risques d'un métier particulièrement éprouvant et pas seulement pour les nerfs puisque seulement dans les dernières semaines, plusieurs entraîneurs ont dû abandonner leurs fonctions en toute urgence médicale. Il faut dire que dans leur majorité, les entraîneurs sont conscients qu'ils exercent un métier des plus difficiles et des plus ingrats. Il faut dire qu'ils s'en accommodent bien, le plus souvent. Mais ils prennent quand même quelques précautions qui les protègent en cas de rupture précipitée du contrat avec un dédommagement financier souvent conséquent. Souvent aussi, ils ne restent pas longtemps sans fonction. Aussitôt virés aussitôt recrutés. Il arrive aussi qu'ils reviennent au club qu'ils avaient quitté à grand fracas quelque temps auparavant. Ils y retrouvent souvent les mêmes dirigeants qui les avaient virés. En l'absence d'une véritable politique du football et de textes réglementant la profession et ses relations avec les clubs et les structures, la valse des entraîneurs a pris chez nous une tournure pour le moins anormale. En tout cas, elle explique bien la situation et le niveau peu reluisant de notre football . Cet état de fait n'a, à aucun moment, inquiété les instances dirigeantes passées ou récentes. C'est devenu une habitude de voir nos entraîneurs changer de clubs en pleine saison. Nous avons même eu droit à de véritables permutations d'entraîneurs entre deux clubs, à quelques jours de leur rencontre officielle. L'éthique sportive prend en la matière un rude coup. Mais qui s'en inquiète? Tant que les pouvoirs publics continueront à déverser de l'argent à flots, sans véritable cahier des charges à faire respecter par les clubs et leurs dirigeants, la situation perdurera. Tout comme on continuera à dépenser sans compter des centaines de millions pour des joueurs incapables de démontrer sur le terrain qu'ils les valent réellement. Le rapport qualité-prix est tout à fait disproportionné, au grand désarroi d'un public à la recherche d'un bon spectacle à même de lui fournir du plaisir et une évasion, même momentanée.