Décision n Hier, les deux principaux partis de l'opposition ont annoncé qu'ils participeraient aux législatives. Le parti de l'ex-figure dominante de l'opposition pakistanaise Benazir Bhutto, a annoncé, hier soir, qu'il refuserait tout report des élections législatives prévues pour le 8 janvier, alors que le gouvernement en étudie la possibilité. «Nous n'accepterons aucun report des élections et nous voulons qu'elles aient lieu le 8 janvier comme prévu», a déclaré Safdar Abbasi, l'un des dirigeants du Parti du peuple Pakistanais (PPP). Le PPP venait de désigner le successeur de Mme Bhutto à sa présidence, son propre fils Bilawal Zardari, rebaptisé Bilawal Bhutto Zardari pour l'occasion, âgé de seulement 19 ans, ainsi que son veuf, Asif Ali Zardari, comme coprésident, sans doute chargé véritablement de diriger le mouvement. Benazir Bhutto s'était engagée à tout faire pour remporter les élections contre les partis soutenant le président Pervez Musharraf, qui vient d'être réélu pour un second mandat dans des conditions très contestées par l'opposition. Dès sa nomination, M. Zardari a aussitôt demandé à Nawaz Sharif, l'ancien rival de son épouse dans les années 1990, de renoncer à boycotter les législatives comme il s'y était engagé dès jeudi. Quelques minutes plus tard, le porte-parole de Benazir renversé en 1999 par un coup d'Etat de M. Musharraf, a annoncé qu'il y consentait. Cet optimisme politique est controversé par une violence sans précédent depuis la mort de Mme Bhutto. Plus de 40 bureaux de la commission électorale du Pakistan ont été «détruits», rien que dans une seule province du pays, dans les émeutes qui ont suivi l'assassinat jeudi de Benazir Bhutto, a indiqué ce lundi un responsable gouvernemental. «Plus de 40 bureaux ont été détruits dans la seule province du Sind. L'activité électorale a été sérieusement entravée», a dit ce responsable. Ces développements sécuritaires font qu'il serait toutefois peu probable que les élections aient lieu le 8 janvier puisque dès samedi, la Commission électorale, qui doit en décider lundi, avait indiqué que le processus électoral avait déjà été faussé par la mort de Mme Bhutto et les violences qui ont émaillé le pays. En outre, le parti soutenant M. Musharraf a décidé de mettre un terme à sa campagne électorale. Un de ses responsables a indiqué ce dimanche que le report du scrutin était une option «réaliste», dans un délai de trois mois.