La flambée des prix du pétrole n'est pas près de s'apaiser et le prix du baril, qui a dépassé hier, mercredi, le seuil symbolique de 100 dollars, pourrait doubler dans dix ans, estime ce matin, jeudi, une experte de l'institut de conjoncture allemand DIW. «Les réserves de pétrole s'amenuisent de plus en plus, et cela va faire monter les prix», juge Claudia Kemfert dans un entretien au quotidien Berliner Zeitung. «Dans cinq ans, un prix de 150 dollars (le baril) est probable, dans dix ans un prix de 200 dollars (...)», ajoute-t-elle. L'or noir a dépassé la veille à New York le seuil de 100 dollars le baril pour la première fois de son histoire, sous les effets conjugués de tensions géopolitiques et de la faiblesse du dollar. Pour l'experte du DIW, un apaisement des prix n'est pas en vue. «Je mise sur une nouvelle hausse à 105 dollars à court terme», indique-t-elle. Le marché, sensible aux tensions géopolitiques notamment au Pakistan après l'assassinat de l'ancien Premier ministre Benazir Bhutto, réagit également aux violences qui ont touché le Nigeria, premier pays producteur de pétrole en Afrique, où au moins 12 personnes ont été tuées pendant les festivités du Nouvel an lors de l'attaque de deux commissariats et d'un hôtel par des hommes armés à Port Harcourt, la «capitale» pétrolière du pays. Les prix du brut se sont cependant repliés ce matin sous la barre des 100 dollars, reculant de 43 cents (à 99,19 dollars) mais les analystes affirment qu'ils pourraient passer la barre des 100 dollars dans le journée après la publication des réserves pétrolières américaines.