Réaction n Louisa Hanoune réagit à l'éditorial du dernier numéro d'El-Djeïch qui évoque l'Union méditerranéenne. Interpellée, hier, au Forum de l'Entv sur le projet de l'Union méditerranéenne proposé par le Président français, la secrétaire générale du Parti des travailleurs n'a pas manqué, comme il fallait s'y attendre, d'émettre des réserves sur cette initiative et de s'interroger sur les motivations réelles de ses initiateurs. Louisa Hanoune réagissait particulièrement à la teneur de l'éditorial du dernier numéro de la revue El-Djeïch, organe central de l'ANP, duquel il ressort que l'institution militaire ne voit pas d'un mauvais œil la concrétisation du projet. «Avec tous mes respects à l'ANP, je dis prudence, prudence…», met-elle en garde en rappelant que les contours de l'initiative de Sarkozy sont encore flous et que les visées des pays occidentaux à travers l'union proposée, peuvent être autres que celles annoncées officiellement. Plus explicite, Mme Hanoune s'interrogera si cela ne constituait pas une manière d'amener les pays de la rive sud de la Méditerranée à accepter la normalisation avec Israël d'autant plus, argumente-t-elle, que le chef de la diplomatie française a clairement fait savoir qu'il n'imaginait pas la future union sans l'Etat d'Israël. «Nous devons faire attention», ajoute-t-elle en concédant, toutefois, que l'Algérie est un pays souverain qui ne peut pas s'empêcher de signer des accords de partenariat. Mais pas à n'importe quel prix, nuance-t-elle, mettant en avant l'exemple de l'accord d'association avec l'Union européenne qui, selon elle, a été préjudiciable aux entreprises algériennes et l'économie nationale d'une manière globale. Louisa Hanoune fustigera également certains accords de concession et de privatisation conclus avec des sociétés étrangères qui n'auraient pas «respecté leurs engagements», notamment en matière de préservation de l'emploi et de respect des libertés syndicales. Premier responsable de parti politique à avoir réagi à l'apparition du phénomène des harragas, l'oratrice n'a pas raté l'occasion d'y revenir en réitérant sa proposition de l'institution «d'un tribunal international symbolique» pour traiter le drame de ces milliers de jeunes de tous les continents qui meurent quotidiennement en mer. Interrogée sur l'agitation de certaines parties qui appellent depuis quelques semaines le président de la République à se présenter pour un troisième mandat, Louisa Hanoune n'a pas fait preuve de la même clarté. Evasive, elle affirme que «chaque parti est libre de faire les propositions qu'il veut» et que chaque citoyen a le droit de se porter candidat. «Nous sommes pour la liberté de candidature», indique-t-elle en allant jusqu'à assimiler l'alternance au pouvoir à une pratique antidémocratique puisque seul le peuple a le droit de décider de qui est le plus apte à présider aux destinées du pays. La SG du PT affirme ne pas être contre l'amendement de l'article 74 de la Constitution qui limite à deux le nombre de mandats présidentiels. Sauf que, dit-elle, «la Constitution ne se révise pas chaque année et si révision il doit y avoir, elle ne devrait pas concerner une seule disposition». Sur l'éventualité de sa candidature en 2009, l'oratrice n'a pas souhaité s'exprimer, se contentant de signaler que la question n'est pas encore tranchée au niveau des instances du parti. Enfin Mme Hanoune a exclu toute participation de sa formation au gouvernement, expliquant que cela se fera, le jour où le parti sera majoritaire au Parlement. Au passage elle révèle qu'elle a rejeté à deux reprises, en 2000 et 2003, des propositions de faire partie de l'Exécutif.