Le président de la République italienne Giorgio Napolitano a dénoncé, hier, une «tragédie des déchets» à Naples et sa région, où plus de 100 000 tonnes d'ordures se sont amoncelées depuis la fin de l'année, en raison d'une saturation des décharges. «La tragédie des déchets doit être résolue», a déclaré aux journalistes le chef de l'Etat, lui-même originaire de Naples (sud), assurant que le gouvernement s'était déjà engagé dans cette direction. Cette nouvelle crise des déchets, après la dernière en date en mai, a eu pour détonateur un conflit social peu avant Noël qui a entraîné la fermeture de centres de retraitement. L'agence italienne Ansa a estimé, hier, que plus de 100 000 tonnes d'ordures s'étaient accumulées dans la province de Campanie dont Naples est le chef-lieu (5,7 millions d'habitants au total), se fondant sur des sources officielles. Plus de 4 500 tonnes jonchent les rues de la seule ville de Naples qui offre le spectacle désolant de tas d'immondices, de bennes débordantes et de sacs poubelle. La pluie limite toutefois les mauvaises odeurs. Naples et sa périphérie sont régulièrement envahies par les ordures depuis 1994, en raison notamment de l'insuffisance des centres de retraitement. Outre la saturation de nombreux centres de retraitement, certains ont dû être fermés par la justice en raison de leur infiltration par la Camorra. La mafia traite aussi des produits dangereux sans tenir aucun compte de l'environnement dans des décharges clandestines.