Résumé de la 4e partie n Martha a écrit à un club pour cœurs solitaires, attendant la lettre qui lui apporterait le grand amour. C'est alors qu'elle reçoit une lettre d'un certain Raymond Fernandez. Raymond Fernandez, qui va devenir le compagnon de Martha, est né en 1914, sur l'île d'Hawaï, de parents d'origine espagnole. Son père et sa mère, de braves gens qui ont gardé l'apparence de solides paysans méditerranéens, ne sont guère satisfaits par leur fils, garçon malingre et maladif durant une bonne partie de son enfance. En 1932, la famille émigre à Bridgeport, dans le Connecticut. C'est alors que Raymond décide de retourner en Espagne, pour travailler dans la ferme d'un oncle. Le cadre de travail lui plaît, c'est pourquoi il décide de se fixer en Europe et d'y vivre. Il se marie avec une femme nommée Encarnacion Robles et fonde un foyer. Raymond n'est plus le garçon malingre d'autrefois : c'est désormais un beau garçon très apprécié dans le village où il vit. Quand la Seconde guerre mondiale éclate, il sert dans la marine marchande espagnole. Mais il est approché par les Anglais de Gibraltar qui veulent l'employer comme agent de renseignement. Il accepte le poste et se rend très utile. Le bureau de sécurité de Gibraltar témoignera en tout cas en sa faveur, en disant qu'il a servi les alliés, en s'acquittant de tâches souvent dangereuses. Cependant, Raymond veut retourner en Amérique où il pense trouver du travail et envoyer de l'argent à sa femme et à son fils qui vient de naître. «L'industrie américaine est en plein boom, explique-t-il, il y a beaucoup d'argent à gagner, on ne finit pas d'importer d'Amérique !» Il réussit à obtenir une place sur un cargo qui se rend à Curaçao, dans les Antilles néerlandaises. De là, il pense obtenir un passage pour les Etats-Unis. Alors qu'il se trouvait sur le pont, une poulie en acier s'est détachée et vient le percuter au front. Il s'écroule aussitôt. On croit qu'il est mort, mais il respire encore. On lui donne les premiers soins, mais on préfère, une fois le bateau accosté, l'évacuer sur un hôpital. Les médecins sont sceptiques. — Votre blessure va guérir, mais vous allez garder des séquelles irréversibles. Il va les garder, en effet, un cerveau endommagé, mais surtout un nouveau comportement. Avant l'accident, Raymond était un homme ordinaire, respectueux de l'ordre publique, courtois même selon les gens qui l'ont connu. Après l'accident, son humeur est devenue changeante, il se met en colère pour un oui, pour un non, et lui qui n'aimait pas la bagarre, il s'est mis à se battre comme un chiffonnier. On devait plus tard, au moment du procès de Raymond et de Martha, déterminer la nature des blessures subies : les lésions se situent au niveau de la zone du lobe frontal, qui commande l'apprentissage et le raisonnement logique. Mais si cela va expliquer, pour les psychiatres, le comportement de Raymond, la justice, elle, va plutôt croire en sa culpabilité. Il est vrai que tous les hommes qui ont subi des accidents de ce genre n'ont pas versé dans la criminalité ! (à suivre...)